On ne sait pas dans quelle proportion tout ou partie du millier d’adhérents de Medetram, la Médecine du Travail de Mayotte, fera le déplacement, et le local de Kawéni pourrait rapidement déborder.
La médecine du travail a pour mission exclusive d’éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail, qu’ils exercent en entreprise privée ou publique. Un suivi par des visites régulières est prévu.
Lorsqu’il en avait repris les manettes en 2011, c’est une Medetram endetté que Thierry Galarme, patron de l’agence de pub Luvi, avait récupérée et remis à flot. Mais avec les ennuis de santé de son directeur, les bilans se sont raréfiés, jusqu’au révélation de nos confrères LNDM qui rapportait un mélange des comptabilités et des caisses entre les deux structures.
« Le bilan de 2016 vient à peine d’être remis, et il fait apparaître 74.000 euros de frais de voyage et des frais de communication exorbitants », nous rapporte la vice-présidente de Medetram, Carla Baltus, qui a succédé il y a quelques mois à Thierry Galarme à la tête du Medef Mayotte. La ligne communication afficherait 71.000 euros en 2014, 150.000 euros en 2015 et plus de 300.000 euros en 2016. Dans un courrier que la PDG de Baltus Transport a adressé à Thierry Galarme ce 19 mai 2018, elle rapporte même que ce dernier aurait avoué en conseil d’administration « des sommes affolantes en faveur de (ses) sociétés sans l’aval ni l’accord du conseil d’administration ».
Des visites médicales pas assurées
Bien d’autres accusations sont portées, notamment sur une absence de communication de pièces ou faits liés à la structure, ou sur 300.000 euros de dettes fiscales, et nous avons interrogé Carla Baltus sur l’existence de dépôts de plainte : « Certains chef d’entreprise disent l’avoir fait, mais je n’en ai pas la confirmation », explique-t-elle.
Des faits qui ont un impact sur le fonctionnement de la structure, indique-t-elle, puisque les délais pour obtenir des rendez-vous médicaux « sont énormes », elle explique avoir alerté le préfet de Mayotte sur le risque qui pèse sur les chefs d’entreprise à employer des salariés sans respect des visites médicales obligatoires, « 200 euros la visite médicale valable deux ans ». Nous n’avons pu joindre Thierry Galarme pour avoir se version des faits.
La vice-présidente appelle son président à ne pas se représenter, et à démissionner de son poste d’administrateur. Pour être éligible comme président, il faut avoir 4 ans d’ancienneté dans la structure. Si Thierry Galarme se représentait, il fera face à deux autres prétendants, David Nagard, IBS, et Frédéric Turlan, Copharmay, ce dernier est proposé par Carla Baltus.
Elle demande également que Thierry Galarme rembourse toutes les dépenses injustifiées qu’il a engagées au nom de la MEDETRAM au profit de ses sociétés, et que l’assemblée générale de ce 31 mai 2018 vote pour la mise en place d’un audit des comptes sur la période 2014 à 2018.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com