L’électrocardiogramme de la croute terrestre a montré un tracé plus linéaire ce vendredi 8 juin avec une « légère accalmie » observée, selon le Bureau de Recherches Géologique et Minières. Qui précisait aussitôt qu’elle restait à confirmer avec l’observation des jours suivants.
La journée du 8 juin fut la journée d’activité la plus faible enregistrée depuis le 1er juin. Mais avec un regain dans la nuit qui suivait avec à 1h35 (heure de Mayotte), une magnitude de 5,0 (BRGM), localisé dans la zone de l’essaim, puis à 6h24, une M 4,3, et à 6h une M 4.5, ce samedi 9 juin.
L’activité était modérée ce dimanche 10 juin, rapporte le BRGM (Lire seismes_mayotte_20180610_17h00) qui enregistre 32 séismes de magnitude supérieure à 3, 12 séismes supérieurs à 3,5, et seulement 6 séismes d’une magnitude supérieure à 4, seul le premier séisme ayant été signalé par le site américain de l’USGS. Parmi ces 6 séismes remarquables, deux sont de 4,7 : à 1h36 et 16h04.
Les épicentres restent localisés dans la zone de l’essaim sismique situé entre 50 et 60 km à l’est de Mamoudzou. « En conclusion, l’essaim est toujours en cours, même si ces dernières 24h montrent une activité d’un niveau moins important que celle qu’a subi Mayotte les premiers jours du mois de juin », relève le BRGM.
Arrivée d’une mission d’inspection des bâtiment
« L’activité sismique reste anormale et perdure. Aucun blessé n’a été signalé par les services de secours durant ces dernières 24 heures », indique la préfecture qui invite à consulter les informations liées à l’essaim sismique sur les sites suivants : www.mayotte.pref.gouv.fr et www.brgm.fr/regions/reseau-regional/mayotte
Rappelons qu’une mission macrosismique arrive ce lundi à Mayotte et jusqu’à vendredi, dans le but d’estimer les niveaux des dommages induits par cet essaim sismique selon la vulnérabilité des bâtiments et à la date de l’analyse de terrain, notamment dans le cadre d’une reconnaissance éventuelle d’état de catastrophe naturelle.
Enfin, la presse nationale cherche à en savoir plus sur l’essaim de séismes touchant ce petit bout de terre française dans l’océan Indien. Une interview de Didier Bertil, ingénieur sismologue au BRGM, dans le journal La Croix permet de compléter la théorie du déplacement des plaques.
« Cassures au niveau de l’archipel des Comores »
L’ingénieur rappelle que la plaque du continent africain se fracture en plusieurs endroits : « Dans l’Est africain, le fossé du rift se creuse depuis plusieurs millions d’années. Et toujours à l’est du continent mais au sud de l’équateur, il existe plusieurs fractures, notamment entre la côte du Mozambique et Madagascar. Hypothèse qui reste à vérifier: cette fracture provoquerait un début de cassure au niveau de l’archipel des Comores et donc de Mayotte, située entre le continent et Madagascar. »
Le scientifique avoue que « on sait peu de chose sur cette zone géographique dont l’observation est récente car la sismicité y est considérée comme modérée par les chercheurs. Une secousse de 5,8 ne se serait jamais produite sur cette île. Les événements actuels dépassent ce que la communauté scientifique pouvait imaginer et vont l’obliger à une observation plus poussée. »
Des propos qui répercutent ce que les sismologues en mission à Mayotte ont avancé, des compléments d’information attendus impatiemment ici à Mayotte.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com