Comme le détaille le rapport d’observations définitives de la Chambre régionale des Comptes, ce sont plus de 370.000 euros qui n’ont pas été réclamés sur le Fonds de soutien national aux rythmes scolaires de 90€ par enfant, et 400.000 euros sur la formation des emplois aidés qui n’ont pas été compensés, sans compter les 125.000 euros qui n’ont pas été dépensés pour l’adressage, « ça, c’est perdu, signale Bamcolo, mais nous travaillons avec la préfecture et La Poste pour voir comment on peut rattraper ça ».
La première somme fait défaut pour avoir donné une mauvaise estimation du nombre d’enfants scolarisés, le maire s’explique : « Nous avons été obligés d’inscrire de nombreux enfants en plus en raison des décasages dans le sud il y a trois ans. Une partie de ces enfants arrive en cours d’année et ne sont pas comptabilisés. » Et il n’y a pas eu de demande de rattrapage ensuite. « Nous allons récupérer cet argent perdu ! », assure Assani Saindou Bamcolo.
L’absence de service de marché public a été dénoncé, les commandes et les travaux se faisant en toute opacité par chacun des services : « Nous sommes en train de le mettre en place avec notamment le recrutement d’un directeur des services techniques qui arrive de métropole et a les compétences requises. Il commence au mois d’août ».
Des allures de Pléiade
Quant à l’inattendu pompeur de subventions qu’est l’Amicale des usagers de la bibliothèque, avec 309.950 euros sur 800.000 euros, ne vous attendez pas à lire un exemplaire Jules Verne en collection Hetzel, (quoiqu’on y trouve« Surveiller et punir » de Foucault !), c’est tout simplement que l’association a pour unique but d’organiser le Festival de Koungou, avec un solide mélange des budgets avec la commune : « C’était en effet une association communale, interdit par la loi. On a lancé un appel d’offre pour désigner un prestataire, ce qui a considérablement réduit les frais. »
Le départ du DGS Abdou Salam Baco va dans le sens « d’améliorer la gestion, il fallait revoir beaucoup de choses », et son remplacement par Ketty Gob Grantor devrait remettre la mairie dans le droit chemin, selon le maire. On l’espère, car on note beaucoup de dysfonctionnement encore. La fermeture régulière des écoles par les parents notamment pour insalubrité, certains enfants n’ont ainsi suivi qu’une maigre scolarité cette année, deux écoles sont actuellement fermées en attente d’expertise-séismes, sans que les enfants soient dispatchés dans d’autres groupes, en raison de leur fonctionnement en rotation.
Une meilleure gestion devrait enfin permettre de doter la commune en infrastructures, puisque la CRC informe que c’est la commune la moins dotée de l’île sur ce chapitre.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com