C’est une avocate qui avait commencé à parler, accusant son confrère d’agressions sexuelles en 2013, et peu à peu d’autres victimes se faisaient connaître, dont une secrétaire et d’anciennes collaboratrices qui déposaient plainte pour viol et tentatives de viols. L’information judiciaire avait conduit au dessaisissement de l’affaire au profit de la juridiction la plus proche, Saint Denis de la Réunion. Malgré la gravité de faits, l’affaire était correctionnalisée, lui évitant les Assises.
Jacques Tchibozo n’assume pas plus ses responsabilités actuellement, puisqu’il était absent de l’audience ce vendredi, que dans le passé, puisque aussitôt l’affaire portée devant la justice, il niait les actes, et était hospitalisé pour malaises. Placé en détention provisoire en juillet 2013 à la prison de Domenjod à Saint-Denis de La Réunion, il était ensuite assigné à résidence sous contrôle d’un bracelet électronique en octobre de la même année. Ayant le verbe haut, il était également très fort pour envoyer des communiqués de démenti des accusations qui lui étaient portées auprès des médias locaux.
L’audience s’est déroulée ce vendredi à huis clos, et faisait remonter une personnalité « inquiétante et perverse », rapportent nos confrères du Journal de l’Ile de La Réunion, et « usant de gestes dégradant, humiliants et à caractère sexuels ».
Il avait déjà été jugé pour une affaire de subordination de témoin et de violences volontaires contre une collaboratrice qu’il avait malmenée, toujours à Mayotte, et avait été condamné à 3 mois de prison. Auparavant, c’est à Bordeaux qu’il avait été condamné en 2008 pour avoir agressé une juge.
Condamné cette fois à 5 ans de prison ferme, il ne pourra plus exercer en tant qu’avocat, et est interdit de séjour à Mayotte sur une durée de 5 ans. En outre, son nom a été versé au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. Son absence à son procès lui vaut un mandat d’arrêt.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com