Vol d'arme à la DGSI, le policier ligoté a menti

La version livrée par le policier qui disait avoir été agressé dimanche matin a été mise à mal par l'enquête de la section de recherche. Le fonctionnaire a admis avoir menti, et a été condamné dans la foulée. Mais une arme reste dans la nature.

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Le lieutenant-colonel Jean-Jacques Quinet, commandant de la section de recherche, et le procureur Camille Miansoni

Coup de théâtre dans l’affaire du vol de deux armes à feu dans les locaux de la DGSI sur Petite Terre dimanche matin. « Toute l’histoire est fausse » assure le procureur, qui refusait de communiquer la veille.
« Heureusement que je ne me suis pas lancé dans cette communication, j’aurais été bien gêné. Une dénonciation de vol avec violence a été faite dimanche. » Selon le procureur, tout est parti du « récit d’un fonctionnaire indiquant que trois individus cagoulés seraient venus, l’auraient bailloné et attaché à un évier, auraient coupé les câbles de la caméra et surtout se seraient emparés d’une mallette contenant des armes et des munitions. Ce sont ses collègues qui l’ont libéré de cette emprise et des investigations se sont immédiatement engagées ».
Des investigations qui ont dès dimanche fait émerger des doutes sur la version du policier, un brigadier chef qui a 25 ans de police derrière lui. « Rapidement des incohérences ont été relevées dans le récit de cet agent de police. Dès lundi la conviction était acquise que cette version était éloignée des constatations faites. »
Ceci étant, « la section de recherche a fait admettre au fonctionnaire que sa version n’était pas exacte ». Il a alors mené les gendarmes chez lui où l’arme de son collègue était dissimulée.

Le lieutenant-colonel Jean-Jacques Quinet, commandant de la section de recherche, et le procureur Camille Miansoni

Le policier aurait en fait imaginé sa propre agression, et volé l’arme d’un collègue, afin de dissimuler le vol de son propre pistolet la veille au soir. Pris de panique, il aurait préféré imaginer ce scénario que de reconnaître la perte d’une arme.
Dès ce mardi matin, il a été placé en garde à vue et déféré au parquet. Jugé selon la procédure de CRPC, ou plaidé coupable, il a écopé de 12 mois de prison avec sursis pour dénonciation de crime ou délit imaginaire et vol aggravé. Il a en outre interdiction de détenir une arme et d’exercer toute fonction publique pendant trois ans.
Il est fort probable que l’homme, à deux doigts de la retraite, ne reprenne donc jamais du service.
Toutefois une autre enquête, pour vol, est en cours pour déterminer ce qu’il est advenu de l’autre arme, celle qui aurait été volée samedi soir et dont il a tenté de dissimuler le sort.
Y.D.

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