Ouangani part en danse : le hip-hop à valeur éducative

L’aventure a commencé samedi 8 juillet à l’école maternelle de Ouangani. À l’appel de l’association Hip-Hop Evolution en partenariat avec le vice-rectorat de Mayotte, plus d’une vingtaine de jeune, heureux, ont participé à la première séance de danse hip-hop avec le crew Lil Styl’z de Kahani. L’aventure mènera à la mise place d’une résidence artistique pendant les vacances d’octobre.

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Les petits ont dominé les plus grands, ici en pleine répétition

Le projet « Ouangani en danse » est une réponse de l’association Hip-Hop évolution à un appel à projet lancé par la mairie de Ouangani d’une part et du Vice Rectorat. Son objectif premier est de créer un lien fraternel entre les jeunes de la commune.

 Pendant ces vacances scolaires quatre danseurs du crew Lil Styl’z sillonneront la commune de Ouangani pour initier les jeunes de 6 à 17 ans à la danse hip-hop. La première partie du projet consiste à susciter l’intérêt des jeunes pour la pratique du hip-hop. Pour l’occasion des exercices ont été mis en place. Ceux qui se distingueront de leurs camarades pourront intégrer la résidence qui devra mener à la création d’un spectacle. À ce sujet, Assez, chorégraphe chez Hip-Hop Evolution dévoile qu’il : « vas-y avoir une résidence spécifique dans lequel on vivra avec les jeunes pendant un moment pour créer ce spectacle. » Le spectacle fera l’objet d’une tournée dans la commune au mois d’octobre.

Les plus grands en séance de ciseaux

La principale difficulté que soulève le danseur dès le début de cette aventure : l’absence des filles. Assez justifie ce manque en expliquant que : « le Hip-Hop est une danse informelle [que] les parents ont besoins d’avoir beaucoup de confiance en termes de sécurité » ; ce que cette pratique ne peut pas toujours garantir. Cependant, celui qui a trouvé ses marques grâce au hip-hop reste optimiste et réaffirme sa volonté de dépasser ce frein : « on veut casser ses habitudes » insiste-t-il.

Apprendre avec la danse : « Pour être beau, il faut faire des trucs beaux. »

L’ADN de la création des crews de danse et de l’association Hip-Hop Evolution est également de mener des actions de prévention avec un apport disciplinaire inédit. « Ce projet comprend une dimension éducative. Beaucoup de jeunes sont dans la rue. Ici on arrive à leur apprendre quelque chose une fois que l’on a réussi à attirer leur attention. Par exemple : ne pas jeter des choses par terre, ne pas casser, ni manquer de respect ».

Le spectacle qui sera organisé à la fin de la résidence répondra à la question : « c’est quoi la commune de Ouangani ? » L’évènement sera l’occasion pour les animateurs d’inculquer des valeurs de réussite aux jeunes. Il s’agit avant tout nous livre Assez : « de faire comprendre aux jeunes que dans la commune de Ouangani il y’a des gens qui ont des origines et qui proviennent de pays différents ».

Samedi 14 juillet, la fin de séance de la première journée de Ouangani en danse.

Séparés en deux groupes de classe d’âge, les jeunes présents lors de la première séance de préparation avaient entre 6 et 13 ans. « Ça s’est bien passé. On est venu danser le break avec les amis et on a gagné », résume Albert, chef de crew des 6 à 10 ans. Une victoire respectée de la part des plus grands, mais qui n’empêchera pas ces derniers de mobiliser leurs efforts pour prendre leur revanche dès la prochaine séance. « Nous sommes contents parce que nous n’avons jamais fait de break. Je trouve que c’est quelque chose de très divertissant. À Ouangani on veut montrer aussi que nous savons aussi danser » exprime Ben Isac.

Après une semaine a partagé sa passion avec les jeunes de sa commune, ledit Assez reste fairplay vis-à-vis de l’enchainement des événements. Il commence à constater une ouverture d’esprit du côté de Ouangani et Barakani avec notamment l’arrivée des jeunes filles. « Ouangani est une commune de danse » rassure le danseur. En effet avec Lil Sty’z, crew de la commune de Ouangani, Mayotte est devenue en 2015 le premier groupe outre-mer à avoir gagné le meilleur show Battle of the year (BOTY).

Moussa Attoumani

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