Deuxième nuit au mouillage pour le porte-container Julie Delmas. Le conflit de la manutention du port s’est un peu plus enlisait aujourd’hui. Comme nous l’indiquions ce jeudi midi, les forces de l’ordre ont pris place aux abords et dans l’enceinte du port en raison d’une opposition non violente entre des opérateurs du port. La présence des salariés des deux entreprises manutentionnaires, Manu-Port et SMART, sur le quai de déchargement n° 2 a conduit les autorités portuaires a refusé l’accostage au porte-containers Julie Delmas pour la deuxième journée consécutive. Chaque entité s’estimait légitime à opérer le déchargement du navire.
Manu-Port, filiale de MCG le délégataire du port est lié par contrat avec l’armateur CMA-CGM pour le déchargement de ce bateau. Pour la SMART, le conseil départemental, autorité délégante du port, a retiré l’habilitation de manutention à Manu-Port la filiale de MCG par deux courriers datés des 17 et 23 juillet 2018. L’opération lui reviendrait donc. Il est à noter que la SMART dispose des capacités techniques pour décharger le bateau et possède les autorisations de manutention sur le port, mais l’entreprise n’a pas de convention avec la CMA-CGM pour décharger ce navire.
Nouvelle rencontre ce vendredi matin
« On est dans l’attente, la situation est bloquée pour l’instant », constate le directeur de la SMART Jean-Claude Henry. Côté MCG, on répète que c’est le contrat qui prévaut. « L’armateur a décidé que MCG s’occupe de la manutention du Julie Delmas », souligne Jacques Martial Henry chargé de mission MCG et ancien conseiller départemental.
Cette situation pourrait conduire l’armateur à poursuivre son programme, sans décharger à Mayotte. Nous l’évoquions mercredi, le coût à l’heure d’un tel navire est de 4 000 € l’heure. Cette facture salée a de grandes chances, au final, de se répercuter sur le coût final des produits à Mayotte.
Une nouvelle réunion entre délégataire et délégant doit avoir lieu vendredi matin au conseil départemental pour trouver une issue au conflit des manutentionnaires ou tout du moins régler la situation du navire bloqué. L’autre voie de résolution pourrait être syndicale, le préfet a rencontré ce jeudi soir Salim Nahouda, secrétaire général de la CGTMa. Le syndicat représente des salariés aussi bien de la SMART que de Manu-Port.
Dans tous les cas de figure, une décision de justice est attendue pour la fin de semaine prochaine. En effet, la décision de la collectivité de retirer l’habilitation à Manu-Port a été attaquée par le délégataire. L’audience aura lieu le 2 août 2018 au tribunal administratif.
Axel Lebruman
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