La tension est montée ce mardi après-midi autour des grilles de la préfecture. Depuis maintenant plus de trois semaines, une vingtaine de manifestants, en très grande majorité des femmes, sont présents face aux grilles de la préfecture pour bloquer l’accès au bureau des étrangers. Les frictions sont apparues lorsque des personnes ont souhaité se rendre dans les locaux de la préfecture. Les policiers ont déplacé les manifestantes qui bloquaient les grilles principales pour permettre à ces personnes de gagner l’intérieur du bâtiment.
« Les mamans se sont fait pousser par les policiers, ils ont forcé le passage pour laisser rentrer des étrangers», témoigne Safina Soula Abdallah, représentante du CODIM.
Ce qu’une source policière appelle une bousculade, les manifestantes la voient comme une véritable agression. « Le chef de la police ne nous a pas respectés, car il ne nous a pas demandé et a forcé le passage », explique Madi Abdou Mariama traduite par Safina Soula Abdallah.
D’après une source policière présente sur les lieux au moment de l’incident, l’intervention des policiers pour dégager l’accès aux grilles d’entrée de la préfecture, et non du bureau des étrangers, s’est faites pour laisser des personnes accéder aux services administratifs de la préfecture par exemple le bureau des cartes grises, quelques soient la nationalité des personnes.
La vingtaine de manifestantes statiques reproche aux policiers de ne pas avoir respecté « le règlement » de la préfecture et de faire passer à l’insu du collectif, étonnant cerbère de la préfecture, des rendez-vous cachés au bureau des étrangers. « L’officier en question ne respecte ni les ordres ni les décisions données par le sous-préfet. Il exécute les décisions des chefs de service de l’immigration qui régularisent leurs petites copines sans papiers », appuie Mme Soula Abdallah.
Une résolution diplomatique
La communication de la préfecture confirme la fermeture au public du bureau des étrangers mais soutient que le service continu de fonctionner avec des prises de rendez-vous pour les étrangers. Un équilibre précaire pour ne pas envenimer la situation sans pour autant, se laisser, totalement, dicter le fonctionnement du service par le collectif.
Toutes les parties s’accordent à dire que la résolution de ces tensions se niche dans la diplomatie. « On est chez nous, on peut rester là le temps que les Comores autorisent de nouveau les reconduites », analyse Safina Soula Abdallah. La fermeture du bureau des étrangers fait suite à la décision de l’Union des Comores de ne plus accepter le retour de ses ressortissants sur son sol.
Des tensions ont déjà eu lieu, il y a une dizaine de jours après que des étudiants étrangers aient été empêchés d’accéder aux services des étrangers par les représentantes du Codim.
Pour éviter que cette situation ne se reproduise, le dispositif policier va être renforcé dès ce mercredi matin, afin de garantir un libre accès aux services administratifs de la préfecture.
Axel Lebruman