Séduit en boîte de nuit, le fonctionnaire finit ligoté et dévalisé chez lui

Un fonctionnaire, séduit en boîte de nuit, a été dévalisé à son domicile par ceux et celles à qui il proposait de finir la soirée en beauté.

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Le code pénal , clé de voûte des décisions judiciaires

« Dans cette affaire il y a tous les éléments d un mauvais feuilleton. Avec du sang , du sexe des mauvais sentiments et pas beaucoup de suspense ». Passé ce bon mot, le procureur Rieu requiert du ferme. De 1 à 5 ans de prison pour les trois co-prévenus à la barre, un homme et deux femmes.
Car les faits reprochés sont d’une gravité peu banale. Le 2 août, ils ont séquestré, violenté et dévalisé un quinquagénaire rencontré en boîte de nuit. L’homme, alcoolisé, y avait sympathisé avec une jeune femme de 23 ans. Quand les amis de cette dernière lui ont proposé de le ramener chez lui, il accepte sans se méfier. A son domicile des Hauts Vallons, la victime, un petit bonhomme décrit par un assesseur lors du procès comme n’étant « pas un Apollon », offre un verre à ceux qui deviendront vite ses bourreaux.
Pendant que la jeune fille qui l’a séduit « s’occupe » de lui, un des deux autres hommes les rejoignent sur le canapé.  « Monsieur se faisait sucer. Quand j ai vu ça je me suis dit ça va partir en partouze alors je me suis déshabillé  » lâche-t-il à la barre.
L’ambiance prometteuse est gâchée lorsque le locataire réalise que le couple qui les accompagnait fait du bruit à l’étage. Réalisant que quelque-chose de « pas net » se déroule, il demande à tout le monde de partir. Mais un des deux hommes, qui a réussi à prendre la fuite et était absent à la barre, le saisit par le cou. Finies les caresses et l’alcool à foison, la victime se retrouve ligotée, frappée et son appartement, dévalisé. Une des deux femmes, la petite amie de celui qui a saisi la victime au cou, sort en criant, craignant « qu’ils le tuent ». Un voisin ouvre sa fenêtre et prie les agresseurs de « la fermer ». Vers 7h du matin, tous les quatre partent avec objets de valeur et carte bancaire, laissant la victime au sol attachée et bâillonnée. D’où les faits de séquestration qui leur étaient reprochés.

« Blâmer la victime est indigne »

Dans le détail, les responsabilités de chacun restent flous et tous se renvoient la balle. Qui a porté le coup qui lui a fracturé l’arcade ? Qui a orchestré l’agression ? Selon les prévenus jugés ce vendredi, c’est « Isma », le grand absent, que la justice recherche activement. Mais la prévention fait état de faits commis en réunion, tous sont donc jugés pour ces faits.
Les avocats des trois prévenus n’ont pu que souligner l’alcoolémie de la victime, et son imprudence. Et réclamer la clémence du tribunal.

Le procureur Rieu avait requis jusqu’à 5 ans ferme

« Blâmer la victime est indigne » a rétorqué le procureur.
Les trois juges de l’audience de comparution immédiate ont finalement envoyé les trois prévenus en prison. Six mois ferme pour celle qui était sortie en criant et semble avoir eu la participation la moins active. Un an pour celle qui a séduit, et appâté la victime. Et trois ans ont été prononcés contre « Abdou », un habitué des prétoires avec 18 mentions au casier, essentiellement pour des faits de vol. « Il ne faut désespérer de personne, mais il va falloir du temps avant qu’on reprenne espoir pour ce monsieur » avait glissé le procureur, rappelant qu’il encourrait 20 ans de détention.
Les deux femmes ont annoncé vouloir faire appel. L’avocat d’Abdou se dit quant à lui « satisfait de la peine » au regard des années de prison encourues. Le parquet a lui aussi 10 jours pour interjeter appel et réclamer une peine plus lourde.
Le quatrième larron est quant à lui toujours en fuite. Identifié, sa maison a été perquisitionnée, son véhicule remorqué, et il est « activement recherché ».
Y.D.

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