Séquestré pour 200€, le GIGN intervient

Des agriculteurs qui cultivaient illégalement une parcelle de forêt domaniale à Dembéni se sont disputés pour quelques jacques. Le différend s'est terminé par un enlèvement et une intervention du GIGN.

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« Les motifs sont flous mais on sait qu’il y a eu des violences » selon la procureure Emilie Guégan. Ce lundi, les juges de l’audience de comparution immédiate ont eu toutes les peines du monde à cerner les enjeux du différend qui s’est soldé par l’enlèvement d’un jeune homme le 28 juillet à Dembéni.

Ce jour-là, la victime et son frère montent vers la forêt domaniale pour y rejoindre une parcelle cultivée illégalement, puisqu’elle appartient au domaine. Mais la parcelle est aussi revendiquée par un autre groupe qui reproche aux deux frangins d’y avoir cueilli des jaques. Alors qu’ils croisent les deux frères sur le chemin, ils leur réclament 200€ de dédommagement, machette à la main. L’aîné se propose de descendre à Dembéni retirer des sous tandis que le plus jeune reste avec le groupe armé. Durant sa séquestration, il subit des violences, notamment des coups de branchages. Son téléphone est saisi par le chef de la bande. Il sera le seul à comparaître au tribunal.
Arrivé près de la mairie, le grand-frère, au lieu de retirer l’argent promis, interpelle une voiture de gendarmerie. Il est 17 heures. Jusqu’à 1h du matin, les militaires, qui font venir un négociateur, tentent de convaincre « Bolo », le chef des ravisseurs, de venir à la mairie libérer son otage. Vers 8 heures du matin, les négociations sont dans l’impasse, et le GIGN intervient. Cinq des 6 kidnappeurs disparaissent. « Bolo » est interpellé, et le jeune otage est libéré sain et sauf.

Pas de poursuites criminelles

Me Kassurati Mattoir

Cette dernière partie n’est pas retenue dans la prévention. Car seule la libération volontaire de l’otage donne droit à un procès au tribunal correctionnel. Si les forces de l’ordre interviennent, cela devient un crime passible de la cour d’Assises. Le ravisseur aura donc échappé à ce scénario. Mais pas à la prison puisqu’il sera condamné à 10 mois de prison ferme, conformément aux réquisitions de la procureure qui rappelle que « personne n’a le droit d’exploiter ces parcelles » et que l’affaire aurait pu bien plus mal finir.
L’avocate Me Mattoir aura bien tenté de résumer l’affaire à « une malheureuse histoire de conflit foncier », sans parvenir à détourner les juges de la gravité des faits. Le prévenu, jusqu’alors en détention provisoire, est reparti à Majicavo menottes aux poignets.

Y.D.

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