Une partie des 100.000 élèves de Mayotte a pris le chemin de l’école ce jeudi 23 août 2018, les collèges ayant consacré cette journée à leurs 6ème, les autres seront attendus les jours suivant.
Aux côtés du préfet Dominique Sorain, Stephan Martens, le recteur du vice-rectorat de Mayotte (une situation administrative en évolution), a commencé sa longue journée de rentrée par le collège de Koungou. Gendarmes à poste aux abords, discours et djembé à l’intérieur, les sourires étaient sur les visages. Le collège malgré ses étais pour consolider une structure mise à mal par les séismes, accueillera sans broncher la centaine d’élèves supplémentaires, nous indique Didier Cauret, directeur de cabinet de Stephan Martens, montant l’effectif à 1.805 cette année.
A quelques rues de là, c’est la grimace en revanche dans certaines maternelles et primaires de la commune, « la rentrée va être décalée, le ménage n’ayant pas été fait », nous explique le maire de Koungou Assani Saindou Bamcolo. D’autres sont encore en travaux de rénovation, comme l’école primaire de Koungou mairie où les peintres font encore des allées et venues, et qui devrait pouvoir accueillir les élèves lundi. Le groupe primaire et maternelle avait fermé pendant 6 mois l’année dernière, à la perturbation par la mobilisation sociale avait succédé la grogne des parents d’élèves qui dénonçaient l’état vétuste des locaux. D’ailleurs, si la maternelle accueille les petits ce jeudi, un papa veut nous montrer la saleté ambiante, « il n’y a eu des travaux que dans l’école primaire », déplore-t-il.
Une rotation améliorée
Même décalage pour l’école élémentaire de Mtsamboro 2, dont la rentrée est reportée au lundi 27 août, « à cause de retards de livraisons des travaux de rénovation », ainsi que les maternelles et primaires T24 Foundi Ade de Tsoundzou 1 pour les mêmes raisons, avec une rentrée reportée « à une date ultérieure », indique la mairie de Mamoudzou.
Les officiels se sont ensuite rendus à l’école Kawéni Poste, avec au programme la visite d’une classe en rotation sur les niveaux CP et CE2, les premiers ayant cours le matin, les seconds l’après-midi. Un déficit d’heures de cours, donc. « La classe de CP qui a cours en matinée bénéficie d’un co-enseignement, c’est à dire que les 26 élèves ont deux enseignants », nuance Didier Cauret. Nous sommes presque à 12 élèves par classe annoncé par le ministre de l’Éducation nationale… mais toujours en rotation. Trois classes sont dans ce cas, alors que trois autres accueillent véritablement 12 élèves toute la journée dans cette école.
Devant l’école, les jeunes services civiques de la police nationale s’assurent que le calme règne : « Nous sommes 22 à sécuriser le périmètre autour de l’ensemble des établissements scolaires de la commune, tous les matins, nous serons dans des écoles différentes. Nous discutons avec les parents, l’objectif est de nouer le contact », expliquent-ils sous le regard du commandant Demeuzy, directeur adjoint de la Sécurité Publique, et de Thierry Lizola, Bureau Partenariat Prévention de la Police nationale.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com