11è Forum économique des îles OI : pour développer sa boite dans les îles voisines

Participer aux échanges économiques dans la région pour développer son activité et créer des emplois dans son île, c’est l’objectif principal du Forum économique des Iles de l’océan Indien (FEIOI), tout le monde en rêve. Certains entrepreneurs ont pu le concrétiser, et témoignaient des atouts et des freins ce jeudi lors d’une visioconférence avec la présidente de la CCI de Tananarive (Madagascar) où se tiendra le FEIOI cette année en septembre.

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Entouré par Sidi Mohamed et Rivo Rakontondrasanjy, le coup de colère de Mohamed Ali Hamid contre la politique française des visas

Mayotte qui vient de présider pendant 2 ans l’Union des Chambres de commerce et d’industrie des iles de l’océan Indien (UCCIOI) structure à l’initiative du Forum, est très attendue à ce 11ème FEIOI, qui accueille la 5ème édition de Voatra, le salon de la créativité malgache. Pour en faire la promo, une délégation malgache menée par Rivo Rakotondrasanjy, conseiller élu à la CCI de Tananarive, est actuellement chez nous. « Nous importons d’Europe ou de Chine, quand nous pourrions le faire depuis nos voisins proches », déplorait Mohamed Ali Hamid, président de la CCI Mayotte, et directeur de DHL Mayotte.

C’est l’éternel problème des normes européennes entre autre et des évolutions réglementaires, qui feront d’ailleurs l’objet du premier débat en session plénière dès le 27 septembre. Mais c’est aussi et surtout une nouvelle fois la difficulté de déplacement qui était visée par le président qui poussait un cri de détresse, qui le partageait à la colère, à l’endroit de la représentante de la préfecture de Mayotte : « La présidente de la CCI de Tananarive n’a pu venir faute d’avoir obtenu un visa, nous le dénonçons depuis des années ! »

Le visa, un frein à la compétitivité

Une conférence en visio avec Tana, la présidente de la CCI n’ayant pu obtenir de visa

Un problème qui devait être réglé il y a 8 ans par l’octroi de visas d’affaire… resté un vœu pieu. Impossible de faire venir ce spécialiste qui devait former ses équipes en manipulation de produits dangereux, « par contre, pour faire venir des chanteurs ou des danseurs, aucun problème ! Donnez-leur des jeux ! », raillait-il en paraphrasant l’expression latine qui traduit la volonté d’endormir le peuple.

Les déplacements vers l’extérieur ne posent aucun problème, mais les arrivées vers Mayotte restent toujours problématiques pour nos voisins, et un frein majeur aux affaires, comme le soulignait Feyçoil Mouhoussoune, gérant de ETIC : « Nous avons créé une entreprise à Madagascar, mais lorsque nous voulons nous réunir à Mayotte pour répondre à un marché par exemple en Afrique du Sud, c’est impossible vu le laps de temps pour leur obtenir des visas. Or, nous devons être mobilisables en 24h, sans cela, nous ne sommes plus compétitifs face aux Etats Unis. »

Sidi Mohamed, vice-président du Département chargé des Affaires européennes, réclame « un visa facilité pour les opérateurs économiques et les apprenants, comme les étudiants et les chercheurs ».

Echanges de bons procédés

Feyçoil Mouhoussoune partageait son expérience de développement régional

Son implantation à Madagascar, Feyçoil Mouhoussoune en vante les mérites : « Nous avons pu conquérir de nouveaux marchés, un programme de développement est même déjà en place en moins d’un an. » L’autre avantage est de pouvoir bénéficier sur les autres territoires de la région de « tarifs horaires plus compétitifs » par rapport à Mayotte. « De notre côté, nous amenons des compétences et des financements bancaires. A Madagascar depuis quelques mois, les démarches administratives, fiscales ou ressources humaines sont facilitées pour les investisseurs. »

D’autre part, les précédents Forums économiques ont permis la naissance de concepts comme les Iles Vanille, en 2008, et du Programme de Renforcement des Capacités Commerciales dans l’Océan Indien, en 2015, conclu entre l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’océan Indien (UCCIOI) et l’Agence française de développement (AFD) qui fournit l’appui financier.

« Nous avons pris conscience que les destins de nos iles sont liés, mais les échanges commerciaux sont toujours insuffisants. Nous ne pouvons pas jouer cavalier seuls, mais nous regrouper pour conquérir de nouveau marchés, notamment en Afrique continentale », invitait Mohamed Ali Hamid.

En écho, Alexandre Kesteloot, Directeur du Pôle entreprises à la CCI de Mayotte, invitait les chefs d’entreprise à se rendre nombreux à ce forum*: « Il faut faire entendre la voix de Mayotte au niveau régional. Ne serait ce que pour s’informer des évolutions législatives dans les autres îles que sont Maurice, Madagascar, les Comores et les Seychelles, afin de commercer ensemble. »

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

* Le FEIOI se tient les 26, 27 et 28 septembre. La participation se monte à 130 euros par personne, qui comprend la participation aux séances plénières, au cocktail dinatoire, à 2 déjeuners et au gala de clôture, à laquelle il faut rajouter 283 euros environ de billet d’avion et l’hôtel – inscription et renseignements sur le site web

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