Nouvel appel du ministre de l'Intérieur à une mobilisation des « musulmans Républicains »

Ce n’est pas la première fois que face à la menace islamiste, le gouvernement appelle les musulmans à faire le ménage. Cette fois, c’est un rapport qui souligne l’influence des thèses salafistes, et émet des préconisations. Dont l’enseignement de la langue arabe.

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Alors que se tiennent un peu partout en France les Assises de l’islam selon la volonté du président Macron de réorganiser l’islam de France, un rapport vient d’être publié par l’institut Montaigne intitulé « Au cœur de la fabrique de l’islamisme », écrit par Hakim El Karoui, essayiste et consultant proche d’Emmanuel Macron, qui préconise notamment de contrôler étroitement les formations d’imams.

Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur « salue le travail très approfondi réalisé par le rapport sur les idéologies islamistes, allant de l’islam politique des Frères musulmans au salafisme, et sur leur mode de production et de diffusion », et souligne « l’inquiétude du Gouvernement face au constat dressé par le rapport sur la prédominance des idées radicales sur Internet, alors que selon celui-ci, 30% des musulmans français sont potentiellement influencés par des contenus salafistes ».

Un fois ce constat fait, des préconisations sont émises. Notamment, l’apprentissage de la langue arabe, « en 20 ans le nombre d’élèves qui apprennent l’arabe au collège et au lycée a été divisé par deux », précise-t-il dans une interview du 9 septembre de nos confrères de RTL, en rajoutant qu’il aurait été «  multiplié par dix dans les mosquées ». Un parallèle qu’on ne comprend qu’à travers son commentaire, « si l’on veut envoyer les petits Français dans les mosquées, on ne met pas de cours d’arabe à l’école »… deux lieux qui ne sont pas à opposer, n’ayant pas le même objectif. Rappelons qu’en France, 13.000 élèves suivent cet enseignement, dont 3.000 à Mayotte.

Le voile, une des conséquences

Remise des diplômes « Valeurs de la République et de l’islam » au CUFR en 2016

La première cible des extrémistes, ce sont les musulmans eux-mêmes, selon le rapport, puisqu’ils veulent les convertir à leurs thèses, car « il y a deux fois plus de gens qui sortent de la religion musulmane, que ceux qui y entrent », souligne-t-il.

Pour Hakim El Karoui le problème du voile à l’université, doit être pris en amont, « le voile c’est la conclusion de tout un processus de construction de cette emprise de la religion. Un travail en amont doit être fait par les musulmans. »

Entre autre solution, on retrouve la création d’une « organisation neutre et indépendante de tout pays qui pourrait lutter contre l’islamisme », ainsi que la régulation des flux financiers opaques, « des agences de voyage surfacturent les pèlerinages à La Mecque ». Ainsi que le financement des lieux de culte musulman par l’instauration d’une taxe halal. Hakim El Karoui rappelle que 95% des mosquées ne dépendent pas comme les églises de la loi 1905 de séparation des Églises et le l’Etat, mais de la loi 1901 (car gérées par une association loi 1901), « si elles dépendaient de la loi de 1905 elles pourraient défiscaliser, ce qui impliquerait davantage de transparence ».

L’islam de Mayotte comme modèle ?

La Conférence sur l’Islam de Mayotte en juillet 2017

Gérard Collomb indique prendre bonne note des propositions formulées, dont « l’association musulmane pour l’islam de France, « Tracfin islamique » chargé de la régulation des flux financiers et la redevance interne à la communauté musulmane sur le halal, dont il considère qu’elles « sont très intéressantes et appellent à un rassemblement et une mobilisation des musulmans républicains en France ».

Ce n’est pas la première fois que les musulmans dit « silencieux », sont appelés à s’exprimer, eux qui se répètent régulièrement qu’ils ne sont pas concernés par la diffusion de thèses salafistes. C’est pourquoi l’essayiste en revient à une organisation, qui pourrait se nommer « l’Association musulmane pour l’islam de France », dont les dirigeants ne doivent pas être désignés par les politiques.

Parce que les religieux Mahorais ont conscience du risque de ces dérives, ils souhaitent proposer un document sur l’islam de Mayotte pour démontrer qu’on peut s’en prémunir, car au delà, ils le voient comme « un enjeu de cohésion sociale », nous déclare l’un d’eux.

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

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