« Sécurité » ; « défense » ; « nation », « patrie », ou encore « engagement », des thèmes peu courants dans une démocratie qui se porte bien, mais qui font leur entrée dans plusieurs établissements scolaires de Mayotte.
Ce lundi, le lycée Mamoudzou Nord a accueilli plusieurs hauts responsables du vice-rectorat, de la police et de la gendarmerie pour la signature d’une convention assez particulière. Une vingtaine d’élèves du collège K2 suivent en effet une option « Défensecurité », en lien avec le lycée Mamoudzou Nord où une vingtaine de lycéens suivent le même cours. Concrètement, il s’agit de « cours supplémentaires assurés par des professeurs d’histoire-géographie » explique Isabelle Hamon, principale du collège K2. Ce cursus optionnel se déroule sur 4 ans, de la 3ème jusqu’au baccalauréat.
« L’enjeu, c’est de créer un groupe en dehors de ce qui se fait d’ordinaire, un groupe porteur de valeurs communes et qui intègre les enjeux de la sécurité nationale ».
Cette « initiative locale » vise notamment à « promouvoir le parcours citoyen » et à « approfondir la culture citoyenne et le lien défense/nation et nation/territoire, notamment à l’échelle locale » explique le chef d’établissement du lycée. En toile de fond, il s’agit de « développer l’esprit de défense globale. C’est un concept nouveau qui couvre cinq champs : la défense militaire, la défense civile, la défense économique, la défense culturelle, avec la problématique forte de la francophonie, et la défense environnementale ».
« Le deuxième objectif est de permettre à nos élèves de développer leur sentiment d’appartenance à la nation ». Enfin, » le troisième axe concerne l’orientation et l’insertion professionnelle ».
En d’autres termes, découvrir les métiers de la police, de la gendarmerie, de l’armée… Avec un « axe de travail » qui sera « celui de l’engagement ». Les professeurs d’histoire auront notamment pour rôle d’enseigner à ces élèves sélectionnés comment « la notion d’engagement a joué dans la défense de la nation, de la patrie » afin de « former de futurs citoyens actifs, engagés dans la défense de la nation ».
Des thématiques qui justifieront des visites d’officiers de police et de gendarmerie « pour faire connaître les métiers de la sécurité » et selon le colonel Leclercq, commandant de la gendarmerie de Mayotte, « dessiner des perspectives d’avenir ».
Une innovation mahoraise intéressante si elle permet de faire connaître ces métiers dont on a tous besoin, ici plus que nulle part ailleurs. A condition qu’elle ne soit pas prétexte à une sorte d’embrigadement dès l’adolescence.
Y.D.