« Depuis 2014, nous avons mis sur pied une politique de prise en charge de la propreté par la population, notamment avec l’opération ‘Sada nettoie et toi’ ». La maire monte une Régie de quartier en 2017, avec des financements Etat, multispécialisée sur l’insertion, l’amélioration du cadre de vie, le tri sélectif… C’est cette structure qui porte la déchetterie, « une idée sur laquelle nous travaillons depuis 2014 avec le cabinet Insidens. »
La déchetterie est classée « expérimentale », car elle n’est pas directement de son ressort, la gestion des déchets étant déléguée au SIDEVAM 976, le syndicat intercommunal en charge de la collecte et du traitement des déchets. Qui n’a toujours pas mis en place de déchetterie, « alors que huit d’entre elles étaient programmées au PEDMA », reconnaît volontiers Madi Saïd, vice-président du SIDEVAM. Un Plan d’Elimination des déchets Ménagers et Assimilés qui date de… 2005. Il explique que c’est toujours le terrain qui coince, « aucune interco n’a délibéré pour libérer du foncier pour les déchetteries », mais la situation est antérieure à la création des interco. Un problème foncier qu’est manifestement parvenue à résoudre la maire de Sada.
Une délibération a été prise au sein du SIDEVAM pour acheter sur ses fonds un terrain à Bandrélé, « la construction de la déchetterie devrait suivre », indique Madi Saïd. En Petite Terre, un projet est en cours de négociation, et celle qui doit s’implanter à Hamaha (en face de Jumbo) attend la réhabilitation de l’ancienne décharge à ciel ouvert par la mairie de Mamoudzou.
« La population s’est appropriée la propreté »
En attendant, quelque part dans la campagne entre Sada et Poroani, le son des mbiwi se fait entendre, et c’est en chanson que les 4 bacs de réception des déchets verts, de la ferraille et les encombrants ont été inaugurés ce vendredi. Jean-Luc Delmas, directeur de STAR Mayotte, apporte des précisions : « Nos bacs sont mis à disposition des particuliers, les professionnels doivent nous contacter directement. Nous viderons les bacs à une fréquence de rotation qui est encore à définir, il faut d’abord mettre en place les gestes citoyens du tri. »
Il y a fort à parier que la seule déchetterie de l’île va attirer comme un aimant tous ceux qui ne savent pas quoi faire de leurs déchets spécifiques. Surtout qu’un bac est également positionné par Enzo recyclage pour réceptionner les D3E, les déchets électro-ménagers, électriques et électroniques.
En attendant donc que d’autres déchetteries fleurissent dans l’île, la maire s’est retroussée les manches, « cela ne nous a pas couté très cher, 25.000 euros environ, puisque les travaux ont été fait par nos agents. »
Dimanche, une opération de sensibilisation de la population s’est tenue, financé par l’Etat et l’ARS, des opérations qui mènent leurs fruits, « depuis 2014, l’évolution est spectaculaire, la population s’est vraiment appropriée la propreté que nous avons motivé par la structuration des services de la voirie de la commune. »
La maire voit plus loin, et veut tâter de l’économie circulaire, « beaucoup de communes ailleurs ont compris que les déchets pouvaient devenir une ressource, c’est aussi notre objectif ».
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com