Ce lundi, Annick Girardin a rencontré des entrepreneurs ultramarins dans le cadre de la FEDOM, la fédération des entreprises d’outre-mer.
Elle a présenté les dispositifs d’aide aux entreprises, notamment ceux relatifs au « coût du travail ». Une fois encore, Mayotte fera exception.
« Le CICE est supprimé partout à compter de 2019, explique la ministre. Il est remplacé par un dispositif de réduction des charges patronales. Il est donc supprimé partout, sauf à Mayotte où le particularisme des dispositifs de réduction du coût du travail et les secousses connues par le territoire en début d’année nous ont poussé à proposé sa prolongation. Il faut comprendre que lorsqu’au niveau national le CICE évolue, ce sont plus de 150 dispositifs d’exonération qu’il faut repenser. »
Or, à Mayotte, « on n’a pas le même taux qu’au niveau national, analyse Carla Baltus, présidente du Medef mahorais. Si on avait eu la même proposition que les autres DOM, ça n’aurait pas été intéressant. C’est un moindre mal on va dire. Là dessus on a été entendu. » Selon elle, le maintien de cette mesure était « le plus facile » à faire.
Mais pour la responsable, cette mesure est aussi » une fausse bonne nouvelle, parce qu’on le savait déjà. Le souci qu’il y a, c’est concernant les zones franches renforcées nouvelle génération. Au lieu d’ajouter des bénéficiaires, ils en ont retiré. Or, les entreprises ont besoin d’accompagnement. Les entreprises qui vont perdre ces avantages, tels les conseils aux entreprises et les experts comptables, vont forcément augmenter leurs tarifs. On en a fait part à la ministre, on en fera encore part à Gérald Darmanin. » « Nous ce qu’on demande, c’est une zone franche pour tout Mayotte » poursuit-elle.
Autre point de crispation, l’abattement DOM de 40%, dont le plafond va être réduit, écartant du dispositif les ménages les plus aisés. « Mayotte a besoin de compétences. Enlever cet abattement, c’est nuire à l’attractivité de Mayotte. Pour nous c’est un levier, et à part le lagon, pour attirer on n’a pas grand chose. La baisse du plafond veut dire que c’est appelé à disparaître, alors que de nouvelles charges vont arriver. » Ce sujet sera, lui aussi, évoqué avec le ministre des comptes publics Gérald Darmanin lors de sa visite.
Y.D.