Dérapage de deux gilets jaunes condamnés à de la prison avec sursis

Les autorités, notamment la police nationale, avaient prévenu lors de la constitution de ces groupes de surveillance citoyenne des quartiers, « on ne se fait pas justice soi-même ». Et avait informé que des affaires judiciaires étaient en cours. C’était le cas ce mercredi où deux hommes étaient jugés pour avoir voulu régler son compte à un de leur agresseur.

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Présence massive des "gilets jaunes" au tribunal ce mercredi

Le 3 juin dernier, un des hommes appartenant au collectif des gilets jaunes a été agressé par une quinzaine de jeunes. Gravement blessé, il était évassané à La Réunion. Ses collègues ont aussitôt cherché à savoir qui était à l’origine de l’acte, pour lui « régler son compte », ainsi que les faits étaient rapportés à l’audience.

Ils se sont donc rendus au domicile de celui qu’il pensait être l’agresseur et s’en sont pris aux habitants. Deux d’entre eux ont été interpellés, « sur la cinquantaine de personnes présentes, mais vous n’avez pas voulu donner les identités de ceux qui vous accompagnaient », leur reprochait le président Rodriguez lors de l’audience. « Vous êtes entrés dans la cour, vous avez bousculé une dame qui s’y trouvait, puis vous avez trainé un jeune jusqu’à la mosquée et vous l’avez tabassé. Un des témoins explique même que vous avez asséné un coup de machette sur la poitrine avec le plat de la lame, avant de lui donner un coup de pied. Vous avez cessé quand la police est arrivée ».

A la barre, les deux prévenus se taisent, une consigne de leur avocat Me Delamour Maba Dali, qui avait quitté peu de temps avant la salle d’audience dans un grand mouvement de robe, furieux que sa demande de renvoi n’ait pas reçu d’écho favorable. « Nous avions cet avocat commis d’office lors de la garde à vue de nos deux hommes, mais nous ne savions pas qu’il fallait de nouveau le désigner au moment de l’affaire. Nous l’avons appris quelques jours avant, il n’a donc pas pu prendre connaissance du dossier », explique Tony Mohamed, président de l’association Espoir et Réussite de Doujani, qui supervise les gilets jaunes de ce quartier.

C’est également en grand nombre qu’ils sont venus soutenir leurs deux collègues ce mercredi au tribunal. Ils ont donc pu entendre le président rappeler qu’on ne se faisait pas justice soi-même, au risque notamment de se tromper de personne.

Par contre, ils auront vu qu’un dépôt de plainte peut aboutir, puisque l’action en justice menée par la victime aura abouti à une peine de prison de 6 mois avec sursis et de 500 euros d’amende et 600 euros de dommages et intérêt pour chacun.

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

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