L’implantation de la brigade de gendarmerie de Grande Terre à Mamoudzou était un non-sens : située en zone de police, elle se voulait centrale, mais n’incitait pas à sa fréquentation, « les gens qui voulaient déposer plainte étaient réfractaires à l’idée de subir les embouteillages que ce soit au nord ou au sud de Mamoudzou », glissait le colonel Philippe Leclercq, commandant de la Gendarmerie de Mayotte.
Son éclatement en deux, « sur 22 militaires, 10 vont partir à Koungou », les 12 autres sont destinés à investir la future brigade de Dembéni, « concrétisée en 2019 pour des raisons de foncier », aura pour conséquence sa fermeture rapide, « dès ce dimanche ».
En attendant, à Dembéni, un accueil est mis en place 3 demi-journées par semaine dans les locaux de la police municipale qui jouxtent la mairie.
Inaugurée ce mercredi 17 octobre, la BTA de Koungou, qui loge aussi 40 gendarmes mobiles, ouvre officiellement ce lundi. Si les locaux sont neufs, chaque cm2 est compté, et on se demande comment les camions vont faire demi-tour dans une cour qui peut à peine accueillir une partie de ballon prisonnier. Une preuve de plus que le foncier contraint, ce qui n’empêchait pas chacun d’arborer un large sourire, « c’est l’aboutissement d’un travail au long cours ».
« La sécurité, la première des libertés »
Il induit la « mise en cohérence du dispositif de sécurité territorial », avec un travail aidé par les récentes avancées « comme la Police de sécurité du Quotidien », un « aboutissement des engagements récents rapportés par la ministre Girardin ».
L’emplacement à Koungou résulte de la nécessité de mettre en place « un maillage territorial », dans la « 2ème commue la plus peuplée de l’île, dont le taux de croissance démographique est supérieur à la moyenne du département. »
C’est l’adjudant-chef Pierre Di Betta qui en prend le commandement. Fraichement arrivé à Mayotte, il pourra s’appuyer sur la moitié du contingent originaire du territoire.
Le maire Assani Saindou Bamcolo ne pouvait que se réjouir de cette implantation, qui « répond à la demande sécuritaire de la population, la sécurité, la première des libertés ». Il appelait à communiquer sur les procédures de dépôt de plainte, « ce n’est pas encore généralisé dans la population qui a souvent peur des représailles. »
« Quasiment plus de bus caillassés »
Le préfet en profitait pour rajouter un tiret sur sa liste des réalisations du volet sécuritaire du Plan avenir Mayotte, « un bilan d’étape 6 mois après sa mise en œuvre », et rappelait que le Plan de sécurisation des transports scolaires portait ses fruits, « nous n’avons quasiment pas eu à déplorer de caillassage sur les bus ».
Dominique Sorain rappelait que le Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance était renforcé à 700.000 euros, « ce qui va permettre de renforcer les actions, notamment celles de la Brigade de Prévention de la délinquance juvénile qui sera inaugurée en juillet. » Elle sera installée dans les locaux de l’actuelle brigade de Mamoudzou.
Le panneau « gendarmerie » fraîchement posé ce matin, les couleurs pouvaient être hissées pour la première fois sur cette nouvelle Brigade.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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