Elle n’avait pas besoin de ça la société Aquamay qui ne se portait déjà pas bien à l’époque des faits et qui sera placé en liquidation judiciaire quelques mois plus tard : le 15 juillet 2015, Mohamed s’introduit dans les locaux situés non loin de la pointe de Koungou, en forçant un volet, et dérobe un ordinateur et son écran. Mais en brisant la fenêtre, il laisse des traces de sang dont l’analyse permettra de remonter jusqu’à lui. Il revendait le tout 50 euros, le cas typique d’un vol de subsistance.
Né aux Comores, il explique en effet qu’il n’a « pas d’autre moyens que de voler pour subsister », propos rapportés par le vice-procureur Rieu. Au président Daniel Rodriguez, il demande de ne pas être condamné, « j’ai été honnête et compréhensif avec les enquêteurs ! ».
Un président qui a un tout autre angle d’appréhension de l’honnêteté du prévenu, arrivé entre deux gendarmes : « En mai 2012 vous avez été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour aide à l’entrée et au séjour d’étranger en situation irrégulière », il recommençait 5mois après, « et en avril 2016, donc postérieur aux faits qui vous sont reprochés aujourd’hui, à 2 ans de prison pour vol avec violence ». Deux mandats de dépôts ont été délivrés à son encontre, « notamment pour une procédure criminelle en cours, pour vol en bande organisée avec détention arbitraire. »
Le parquet demandait en conséquence 6 mois ferme, « vous dites que vous êtes coopératif, mais vous ne reconnaissez pas tout en disant ‘sinon, ce serait trop facile pour les enquêteurs !’ ».
Reconnu coupable, et malgré sa supplique, « je demande clémence pour mes enfants », Mohamed était condamné à 3 mois de prison ferme, repartant les menottes aux poignets.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
* Nom d’emprunt