Portes-ouvertes à la PJJ : « 85% des jeunes accompagnés ne recommencent pas »

Le besoin d’être entouré, c’est souvent le tout petit « plus » qui évite à un jeune qui a commis un premier acte de délinquance, de recommencer. Ça vaut le coup d’essayer, et parmi ses partenaires, la Protection Judiciaire de la Jeunesse compte séduire les mairies et le conseil départemental.

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Accueil de Liliane Vallois (au centre) et de ses collaborateurs pour les journées portes ouvertes

Quel est le public qui franchit les portes ouvertes de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) en cette journée nationale du 18 octobre ? Si le grand-public n’est pas visé, sont conviés les services de l’Etat, de la justice, les associations partenaires et les élus. De tout ce petit monde, seuls les élus ont fait défaut. Et pourtant, les collectivités pourraient offrir un terrain d’insertion intéressant pour ces mineurs en difficulté avec la loi. Il faut dire que ce n’est pas évident de se faire une idée claire à travers toutes les modalités de prise en charge qu’offre la PJJ.

Il faut avant tout avoir la bonne représentation de ce qu’est un mineur délinquant, terme fourre-tout de l’imaginaire collectif : « C’est un jeune qui, à un moment donné de sa vie, pose un acte de délinquance, mais ce n’est pas irréversible », explique Liliane Vallois, la directrice de la PJJ Mayotte.

D’ailleurs, sur les 60 jeunes placés pour des périodes plus ou moins courtes l’année dernière dans ses 24 familles d’accueil, un seul a posé des problèmes. « Il faut savoir que 80 à 85% des jeunes qui ont commis des délits, et que nous suivons ne réitère pas à Mayotte. On entend toujours parler des mêmes 15% à 20% qui sont en bande, les mêmes noms qui reviennent, et qu’on ne peut placer indéfiniment en prison. »

Des talents cachés à découvrir

Les participantes des JPO

Ces chiffres montrent tout l’intérêt d’une prise en charge, « on le voit, depuis que le Département a mis en place un accompagnement, il y a du mieux. Souvent, il s’agit d’accompagner un enfant qui est maltraité chez lui et qui a besoin d’être entouré. »

Que ce soit dans les Unités Éducatives en Milieu Ouvert (UEMO), où l’éducateur suit la famille, les proches, en même temps que le jeune, ou l’Unité Educative d’Activité de Jour (UEAJ), qui propose une petite formation, non qualifiante, pour les jeunes exclus de tous les dispositifs de droit commun, un partenariat est indispensable : « Pour l’UEAJ, ils peuvent effectuer des stages chez des garagistes, dans la restauration, ou chez des artisans. Dernièrement, un jeune a révélé des talents incroyables en construisant un siège en bambou, ce qui permet de revisiter les cultures à l’origine de ces productions et aider le jeune à appréhender son identité. »

Et vogue le navire

Le premier Multimono construit avec la participation des jeunes de la PJJ

Didier Fontaine, directeur de l’entreprise Matis, était présent sur le site de Dago Mlézi à Tsoundzou ce jeudi pour les JPO, « nous prenons régulièrement des jeunes de la PJJ en stage ». Notamment en Travail d’Intérêt général (TIG), « des jeunes qui ont abîmé un bus, reviennent pour réparer les dégât et le nettoyer », rapporte Liliane Vallois.

Les mineurs incarcérés au Centre pénitentiaire de Majicavo, où 30 places leur sont réservées, ne sont pas oubliés, le (re)construction est vitale à leur sortie. Ils ont cours tous les matins, et l’après-midi, ils peuvent suivre des activités de graff, de Home studio, de cours de guitare, de sport, etc., « tout en travaillant sur un projet de sortie ».

Depuis quelques années, certains sont en stage dans le petit chantier naval de conception du Multimono, dont le second prototype va être inauguré le 26 novembre, « le même jour que la première action de prise en charge des jeune du Centre Educatif renforcé », le CER de tous les combats.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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