Adoption du coup de rabot l’abattement fiscal : une mesure sociale, se défend Ramlati Ali

Alors que les cris des députés ultramarins se sont perdus dans les couloirs de l’hémicycle du palais Bourbon lors de l'adoption de la modification de l'abattement fiscal, la petite voix de la députée Mahoraise LREM se fraie un chemin. Elle justifie son vote favorable.

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La députée Ramlati Ali

Nous avions évoqué les vases communicants pour expliquer une hausse du budget des outremer dans le projet de loi de finances 2019, financée en partie par les 4% des ménages les plus riches.

« Une bataille perdue pour les députés ultramarins ! » titraient la majorité des médias domiens et nationaux. Considéré comme la compensation au coût élevé de la vie dans ces territoires, l’abattement fiscal créé en 1960, permet aux contribuables en outre-mer de réduire leur impôt sur le revenu de 40% à Mayotte et en Guyane, de 30% dans les autres DOM. Pour Annick Girardin, la ministre des Outre-mer, il s’agissait plutôt d’habituer progressivement les populations des DOM à l’impôt. Qui auraient vu d’un bon oeil une suppression progressive du coup…

La réforme concernera uniquement 50.000 foyers fiscaux, les plus aisés, soit 4,34% d’entre eux.

En proposant de le supprimer cette frange fiscale, la ministre des Outremer a réussi a fédérer (quasiment) tous les élus ultramarins, de gauche comme de droite. Bien qu’elle ait juré-craché que les 70 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires profiteront à l’ensemble de la population ultramarine.

Que deviendront les 70 millions ?

C’est le scepticisme chez les parlementaires, qui doutent sur ce réinvestissement à plus long terme, notamment lorsque ce gouvernement ne sera plus aux manettes, comme le soupçonne le député Mahorais Mansour Kamardine « Le gouvernement annonce aujourd’hui qu’il va réinjecter les 70 millions d’euros dans l’économie ultramarine. Mais que se passera-t-il l’année prochaine? Et à la fin du quinquennat ? ».

Mais pour Ramlati Ali, députée LREM, qui a voté en faveur de ce texte, c’est bien une mesure sociale, « en outre-mer, 75 % des foyers ne sont pas imposés et 92% à Mayotte, donc aucun ménage qui n’était pas imposé du fait de ses revenus ne le deviendra », explique-t-elle dans un communiqué ce vendredi.

En reprenant les exemples fournis par la ministre : « En Guyane et à Mayotte, un couple avec deux enfants ne sera concerné que s’il déclare plus de 92 000 euros de revenus annuels, soit un couple qui gagne 7 666 € par mois. En Martinique, en Guadeloupe, à la Réunion, une famille de trois enfants ne sera concernée qu’au-delà de 96 000 euros de revenus annuels soit 8.000 € nets pour mémoire le revenu médian en France est de 1800 € environ. »

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

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