L’habituel crash-test devait se faire ravir la vedette par une voiture montée sur potence pour simuler des tonneaux. C’est la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) de La Réunion qui l’offre, « nous en avions deux, c’était plus intelligent d’en céder une à Mayotte », expliquent Philippe Cagnac, Responsable de gestion des Intervenants départementaux à La Réunion, et Gilbert Ricquebourg, qui y est Coordinateur en sécurité routière. Deux personnes peuvent prendre place à bord, à l’avant.
Forts de leurs 66 bénévoles qui effectuent des actions de sécurité routière, ils sont aussi venus en former une dizaine à Mayotte sur le fonctionnement de la voiture tonneau hier à la DEAL Mayotte. Mais arrivé à Koungou, impossible de déclencher la moindre rotation du véhicule. En cause, de nouveau un problème électrique dans la commune, « ils ont bien du triphasé, mais des câbles ont été grignotés par les rats », explique Yahaya Abdou Raouf, animateur en sécurité routière pour la DEAL et pour la préfecture.
Des parents-fundi en sécurité routière
Alors que Halima teste le choc frontal, « heureusement qu’il y avait la ceinture ! », Ibrahim Salim, Chef de l’unité Education à la sécurité routière, rappelle que ces tests sont indispensables, « cela l’a impressionnée alors que la simulation se fait à 10km/h, c’est à dire 5 fois moins vite que la vitesse en ville. »
Le nombre d’accidents mortels est conséquent à La Réunion, 47 décès en 2017, par rapport aux 8 enregistrés à Mayotte, avec une population 3 fois plus nombreuse. « Nous arrivons à les diminuer, nous n’en déplorons pour l’instant que 38 à La Réunion pour 2018 ».
Le relais de la prévention est assuré dans les quartiers par le Centre d’Animation Jeunesse, comme nous l’explique « Maurice » : « Nous formons les parents-relais qui travaillent à proximité du collège pour qu’ils répercutent sur les élèves. Ils ont passé des examens avant-hier, sous forme de questionnaires, par exemple sur les quatre étapes à respecter avant de traverser une route. »
Au bout d’une demi-heure, il a bien fallu se rendre à l’évidence, la voiture tonneau n’en fera pas, les habitants se sont contentés de faire la queue pour confronter leurs émotions lors du test-crash.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com