Pendant trois jours, Mamoudzou va mener une vaste introspection sur sa gestion des déchets, et plus largement, sur la propreté urbaine. Alors que chaque jour, a fortiori en cas de pluie, des tonnes de détritus viennent encombrer le lagon et la mangrove, la municipalité tire un bilan d’insuffisance des actions précédentes.
Ces « Assises de la propreté », « c’est d’abord un échange-débat pour recueillir les observations des différents acteurs, explique Raïze Maliki, adjointe au maire de Mamoudzou en charge de la propreté urbaine. Jusqu’à présent, on a fait à notre manière, mais la propreté est l’affaire de tous, donc il faut échanger, comprendre pourquoi ce qui a été fait ne marche pas, et essayer de trouver des solutions pérennes ».
Ce qui ne marche pas, ce sont les vastes projets menés jusqu’à présent, citons en vrac l’installation de bennes de tri sélectif qui attirent encore trop peu les habitants, les déchets jetés au sol, les huiles déversées dans le caniveau… « La sensibilisation ne prend pas trop, poursuit l’élue locale. Au niveau de la collecte, des sacs sont entreposés à même le sol, les bennes de tri sélectif ne sont pas toujours utilisées… Les Assises, c’est aussi montrer aux gens qu’il faut se saisir du problème, il est temps d’agir ».
Ce mardi, diverses associations comme les Gardiens HAR, l’école du Civisme, l’école des Parents, l’association Espoir et Réussite et de nombreux bénévoles d’associations de quartiers et de scolaires assistent à la projection de films, débattent des actions menées et du tri sélectif domestique. » Comment changer durablement les comportements des habitants ? » sera le dernier point abordé en fin de journée.
Ce mercredi, les Assises se déplaceront sur le terrain, notamment à Kawéni ((Rendez-vous Maison du Projet à 9h00) puis l’après-midi à Passamaïnty (Rendez-vous Parc Mpwenga Dinga à 14h00).
La journée de jeudi sera consacrée aux financements possibles et modèles économiques qui découlent du recyclage.
« A partir de là, on va établir un plan détaillé, un bureau d’étude est là pour prendre note de toutes les observations et enrichir son travail effectué en amont. Il s’agira de voir les stratégies à mettre en place, et quels moyens financiers on peut avoir. L’Etat et de Département sont là. Les Assises ne vont pas s’arrêter là, la question de la sensibilisation doit être permanente et non pas ponctuelle, si on veut éveiller les consciences », conclut Raïze Mailiki.
Y.D.