Le bloc qui avance comme un blindé, c’est celui de la sécurité : renfort d’effectifs grâce notamment à la pérennisation du 3ème escadron de gendarmerie, Compagnie Départementale d’Intervention (CDI), Police de Sécurité du Quotidien, Plan de sécurisation des transports scolaires, Brigades de gendarmes, etc. Pour tout suivre pas à pas, le site Transparence outre-mer de Mayotte lancé ce mardi.
Quant au principal point de blocage, la réponse préfectorale a fusé : « l’ingénierie », arrive en pôle position des difficultés, comme un remake d’ailleurs de l’interview que nous avait accordée Dominique Sorain en juin dernier. « Tout est prioritaire à Mayotte, nous avançons donc sur tous les sujets, mais pour certains nous demandons à Paris une assistance supplémentaire. »
C’est le cas du conséquent PGTD, le Plan Global Transports et Déplacements de Mayotte, « j’ai demandé qu’une équipe vienne nous aider ». Idem sur l’assainissement et l’eau potable, qui ont fait l’objet de la signature d’un Contrat de Progrès, comme le recommandait la Chambre Régionale des Comptes, de 140 millions d’euros sous assistance donc, notamment celle de l’Agence Française de Développement. Car sur l’ensemble des stations d’épuration, « aucune ne fonctionne convenablement », et 7 sont en projet.
Du monde sur le tarmac
La gestion des déchets aurait vraisemblablement besoin d’un tel accompagnement, mais il faudrait que ceux qui en assurent la compétence, le conseil départemental et les intercommunalités, en fassent la demande.
Certains axes vont plus vite que la musique, comme les équipements sportifs, « nous sommes en train de dépasser les 4 millions d’euros prévus. Le Plan départemental des équipements sportifs doit sortir. » Ou comme la production d’eau potable, « l’unité de dessalinisation n’était pas prévue au plan, mais les trois nouveaux blocs en Petite Terre sont opérationnels depuis un mois. »
Des avancées permises, parce que « quand on le peut, on casse les modalités habituelles de travail pour avancer le plus vite possible ».
Si Dominique Sorain aimerait que « ça avance plus vite », il faut encore passer pour des secteurs comme le port ou l’aéroport par l’envoi de « missions ». Une première doit venir constater les compétences de Mayotte-région, que le conseil départemental va finir par récupérer un jour au l’autre, et qu’il faut lister, les constructions des collèges et lycée en sont un exemple. Une mission est constituée sur le plan de constructions scolaires, quant aux port et aéroport leurs quais et tarmac n’en finissent plus d’accueillir des spécialistes de la question, qui ont souvent leur idée déjà faite au départ de Paris…
En attendant le SGAR
Dominique Sorain a rencontré ce mardi soir l’ingénieur général chargé d’étudier l’amélioration de la desserte aérienne, dont c’est la deuxième visite à Mayotte, « il doit rendre son rapport à la fin de l’année. »
En complément de ces apports de compétences parisiens, une Agence d’ingénierie est en projet, et dans la même démarche de formation que pour les fonds européens, celle des agents des collectivités pourrait solliciter le FSE, le Fonds social européen, « puisqu’il s’agit d’accompagner des très jeunes collectivités ». Une urgence pour beaucoup d’agents. Lors de la présentation du Plan d’avenir pour Mayotte, une Plateforme d’ingénierie avait été évoquée pour chacun des secteurs clé (éducation, social, etc.), il semble difficile de s’en passer. Et pour commencer, les nominations d’un sous-préfet Secrétaire Général aux Affaires Régionales, en remplacement de Pierre Papadopoulos, et de son adjoint, sont impatiemment attendues.
Tout cela dans un objectif : « Nous avons les crédits, il faut les consommer. » Et pour cela, Dominique Sorain se mue en coach sportif, « nous ne sommes pas dans la distributions de crédits de fonctionnement, mais dans le montage de projets opérationnels. On met le paquet, mais il faut que tout le monde se bouge ! »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com