Intersyndicale (CGT Ma, CFDT, FAEN, FO, Confédération syndicale des Familles, Solidaires) et Collectif, dénoncent plusieurs points de cet accord franco-comorien du 6 novembre 2018, ne serait-ce qu’au titre de sa reprise, peu ou prou, des termes de la feuille de route, contre laquelle la population mahoraise avait massivement manifestée en septembre 2017.
La déclaration commune fait état de l’attachement des deux pays » à la densité et à la qualité des liens qui les unissent, la France et les Comores », ce qui amène les auteurs au cynisme à l’intention d’Emmanuel Macron, « Parlons nous de densité démographique par l’immigration clandestine massive? Parlons nous de qualité quand un pays colonise un territoire français ? »
Ils évoquent la migration comorienne dans le département de Mayotte comme « un acte de guerre qui ne dit pas son nom: la France est menacée et doit fermer ses frontières sur notre île, les protéger férocement. Puissance hostile, les Comores doivent être traitées comme telle, sanctionnées et non récompensées avec une hausse des aides au développement », critiquant donc la reprise de la coopération régionale, «toute une économie clandestine déstabilise notre écosystème alors que nous sommes le département français le plus pauvre et le moins doté. »
« Transparence totale »
Autre point de crispation, le terme de « cadre propice à une circulation régulière des personnes en toute sécurité », qui évoque la proposition de la feuille de route d’une gratuité de visa pour certains ressortissants déjà venus de manière régulière à Mayotte.
Le courrier est un plaidoyer pour plus de transparence, et un veto à toute évolution positive de la situation diplomatique tant que la position des autorités comoriennes ne variera pas, qui « refusent toujours de reconnaître le choix de Mayotte de rester française ».
En conclusion de cette Lettre ouverte au President Macron des Collectif Citoyen et Intersyndicale , l’intersyndicale et le collectif demandent de « rendre publique la teneur intégrale de tout accord bilatéral avec les Comores avant signature » et de les associer aux négociations : « La confiance est rompue et ne saurait être gagnée qu’avec une transparence totale vis à vis de tous les acteurs de la société civile locale, vis à vis des Mahoraises et des Mahorais qui sont les premiers concernés par ces discussions. »
Rappelons que les quatre parlementaires se disent associés aux discussions en cours entre la rance et les Comores, et qu’ils étaient reçus ce 9 novembre au Quai d’Orsay pour préparer les prochains accords bilatéraux.
A.P-L.