La conférence s’inscrivait donc dans un contexte « d’inégalités que l’on rencontre quotidiennement », selon le professeur Emmanuel Vigneron, qui ne faisait pas seulement référence à Mayotte. Très attaché à la santé il élabore une thèse sur les différentes sources d’inégalités de santé qui touche surtout l’hôpital, les médecins et l’accès aux soins. En effet pour l’enseignant, ces sujets devront être au cœur du débat sur tous nos Territoires.
Des sujets qui ne peuvent pas être évoqués sans parler des inquiétudes de tout citoyen : déserts médicaux, concentration de l’offre, fermeture, files d’attente, urgences et perte de chance.
En outre, il aborde la délégation du pouvoir de l’Etat dans ces Territoires, qui symbolise la diffusion du progrès médical. Qui d’après lui contient toujours des inégalités de santé.
Des inégalités présentes à l’échelle nationale et dans les Départements de France aussi. Inégalités sur l’accès aux soins par exemple : des personnes qui ne peuvent pas être soigné par manque de matériel.
« Un Etat pauvre dans un pays riche »
Mayotte est un exemple parfait, parce que ce manque d’équipement impose des transferts des malades de Mayotte vers La Réunion. Des inégalités qui se poursuivent toujours à Mayotte, prise en charge tardive, manque de personnel médical à l’hôpital. Autre cause, le fait d’avoir une population non maitrisée.
Cependant, la question d’accès aux soins en France est un combat depuis toujours dit-il : « 150 ans de politique de santé mais aussi de liberté laissent la place aux initiatives individuelles ou collectives, un Etat pauvre dans un pays riche ».
Allant vers des pistes de solution il parle de création des maisons de santé et des GHT (Groupement hospitaliers de Territoire), qui est une stratégie collective médico-soignante mise en œuvre au sein d’un territoire et au service de la prise en charge des patients. Une GHT qui a ses limites, on l’a vu avec la sortie de Mayotte du GHT régional, faute justement d’égalité de traitement.
Sa conclusion n’est pas vraiment optimiste, évoquant une évolution tendancielle qui n’est pas bon : « Seul un scénario volontariste est souhaitable. Avancer avec une conviction : il n’y a pas de fatalité, nous pouvons agir ».
Abdou Moudjitaba