Ce n’est pas une association à laquelle on pense immédiatement quand on évoque l’hyper protégé Institut d’Emission des Départements d’Outre-mer (IEDOM) : on voit plus la banque centrale déléguée comme fabricant de grosses coupures ou de petites monnaie, naviguant parmi l’élite économique, qu’au chevet des petits porteurs de projets. Et bien, ça va changer, nous annoncent en chœur Sylvie Bonneau, Chargée de mission TPE à la Banque de France, et Robert Satgé, Directeur de l’Agence IEDOM Mayotte.
Les Très petites Entreprises (TPE), l’IEDOM connaît pourtant, pour les accompagner dans leur demande de droit au compte*, en obligeant un établissement bancaire à le leur ouvrir. Mais aucun accompagnement n’était ensuite prévu. Pour y palier, depuis septembre 2016, l’IEDOM a mis en place un réseau de correspondante TPE dans les départements métropolitains et domiens.
Ce sont ainsi 35 structures, spécialisées ou non dans l’accompagnement des TPE, qui sont partenaires, comme la BPI France, les fédérations patronales, des assureurs crédits, l’Adie, la BGE, le conseil supérieur des Experts comptables, etc. : « Si un entrepreneur peut financer 200.000 euros sur 300.000 euros d’investissement total, il peut venir nous voir, et nous chercherons avec lui un financement complémentaire ».
Une première pour l’IEDOM
Ce n’est pas un guichet unique d’accompagnement face à la forêt d’organismes spécialisés dan ce domaine, « nous sommes seulement facilitateurs ».
Si l’IEDOM se lance dans cette voie c’est à la fois dans l’objectif national de communiquer autrement sur ses activités, « et donner une image positive », que parce que l’opportunité d’un partenariat avec l’Agence de Développement et d’Investissement de Mayotte (ADIM) s’est présentée, « à l’issue des deux très belles journées du Forum économique que vous avez organisé, avec la présence d’investisseurs locaux mais aussi une quinzaine de financeurs extérieurs », rapporte Robert Satgé en s’adressant à Ben Issa Ousseni, Saïd Bastoi, et Frantz Sabin, respectivement président, vice-président et directeur de l’ADIM.
L’occasion pour l’IEDOM de confesser son décalage : « Par notre Observatoire économique nous mesurons le Climat des Affaires par l’opinion des 50 plus grosses entreprises, mais face aux TPE qui représentent 95% du tissus économique, nous sommes démunis ».
Premiers projets accompagnés
Pour l’ADIM et son président, c’est un partenaire de choix qui se présente, « c’est un outil de plus d’accompagnement des dirigeants d’entreprises, d’ailleurs nous cherchons un statisticien pour nous alimenter en données économiques sur les TPE. » Saïd Bastoi évoquait même un début de « small business act », outil du soutien public aux petites entreprises.
Mardi, ils ont rencontré 4 petits entrepreneurs, la Coopérative laitière, lauréat des Assises des Outre-mer, « ils ont des fonds propres mais manquent de trésorerie, notre réseau va leur faciliter l’accès aux prêts d’honneur », un restaurateur de Dzoumogné, une créatrice de vêtements en recherche d’une vitrine multi-produits d’artisanat, et l’association « Yes we cannette ».
Tous les petits entrepreneurs perdus dans la jungle des structures accompagnatrices, peuvent donc composer le 0269 61 05 05 ou se rendre sur TPE976@iedom-mayotte.fr
En 2019, un portail d’information et de formation sera mis en place par l’IEDOM, « ce sera une entrée unique vers l’accompagnement », mais l’actualité c’est aussi Noël puisque l’institut pourrait déposer dans vos chaussons un jeu de société maison, celui du meilleur gestionnaire de la planète, « il est destiné à améliorer la culture financière de tous ! »
Anne Perzo-Lafond
* Toute personne domiciliée en France, dépourvue d’un compte de dépôt, a droit à l’ouverture d’un tel compte dans l’établissement de crédit de son choix ou auprès des services financiers de La Poste