Le Grand Cadi prend sa retraite, départ d'un "rempart contre la radicalisation"

Le départ à la retraite du Grand Cadi Nourdine Bacar a été célébré ce jeudi à la case Rocher, à Dzaoudzi. L'occasion d'une prière, insolite dans les locaux de l'Etat, mais pas incompatible avec la laïcité.

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Départ à la retraite du grand cadi à la préfecture de Dzaoudzi

Nourdine Bacar s’en va. Pour le Grand Cadi, l’heure de la retraite a sonné après 27 ans au service de la société mahoraise. Autorité religieuse, mais aussi médiateur et socle moral pour plusieurs générations, il aura su nouer des liens forts avec les institutions républicaines, voire générer un modèle de laïcité dans lequel Etat et islam sont restés main dans la main avec une totale confiance.

« J’ai souhaité saluer l’action du Grand Cadi pendant 27 ans, qui a aidé à souder la société mahoraise, ainsi que son action résolue pour la jeunesse et contre la délinquance, commente le préfet Dominique Sorain. La société est ici à 98% musulmane, ça fait partie de sa culture. Il est normal que l’Etat travaille avec ceux qui jouent ce rôle. C’est à la fois très positif et assez exceptionnel dans notre pays. Cette structuration a joué son rôle, on a une majorité de musulmans et très peu de radicalisation, contrairement à d’autres territoires. » Pour lui, la prière lors de cérémonies « fait partie des traditions, c’est une spécificité de Mayotte. Je suis très engagé personnellement dans la laïcité, et la laïcité ce n’est pas l’absence de religion. La laïcité, c’est le fait que chacun soit à sa place. La préfecture n’est pas un lieu de culte, et la laïcité n’est pas remise en cause ».

Le préfet et le grand cadi à la case Rocher

Pour le président du tribunal de grande instance Laurent Sabatier, les Cadis sont « un rempart contre la radicalisation ».
Préfet et magistrat ont été salués par le jeune retraité qui a vanté le partenariat noué avec les deux fonctionnaires d’Etat, et souhaité que ses successeurs poursuivent sur le même chemin. La phrase forte de son discours prononcé en shimaoré, qui illustre les relations nouées avec les autorités restera « préfet ani ono amba wami mwana dam », en français « le préfet m’a toujours traité comme son égal ».

Y.D.

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