Opération d’apaisement des gilets jaunes pour la police intervenue sur des caillassages

Une opération de lutte contre l’immigration clandestine a dégénéré ce dimanche avec une violente réaction des jeunes du quartier. Et une déstabilisation des gilets jaunes, qui ne savent plus où se positionner.

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Les véhicules étaient priés de faire demi-tour ce dimanche matin, montée SFR

Avec tout ce jaune, on ne sait plus où donner de la tête ! Non, il ne s’agit pas du mouvement des Gilets jaunes national, mais de nos gilets jaunes à nous, ces associations nées du Comité de médiation des sages et de prévention de la délinquance, destinée à une surveillance de proximité dans les quartiers.

Qui de mieux pour surveiller les jeunes que les habitants de leurs quartiers ? C’est de ce constat qu’est né ce comité donnant naissance à de multiples associations dont les membres ont revêtu ces gilets aux bandes fluorescentes, visibles de loin la nuit. Et ça a fonctionné puisque la paix est revenue.

Mais comme nous l’avions rappelé, ceux qui sont en situation irrégulière sont susceptibles d’être expulsés. C’est ce qui s’est passé la semaine dernière, comme l’avait confirmé le préfet Dominique Sorain devant les membres du Conseil économique et social, 5 gilets jaunes avaient été interceptés puis expulsés.

Les gilets jaunes ont comblé un vide

Grand rassemblement de gilets jaunes en septembre, sans leurs gilets, mais tous debout lors de la Marseillaise

Dès lors, difficile pour eux de se positionner. Du côté de la sécurité lorsqu’ils appréhendent un délinquant et qu’ils appellent la police, mais en fuite lorsqu’il s’agit d’opération de lutte contre l’immigration clandestine. Ce fut le cas ce dimanche matin, lors d’une opération sur le terrain Batrolo à Kawéni, « 29 étrangers en situation irrégulière ont été interceptés », indique le commandant Demeusy : « Des jeunes se sont rebellés sans que quiconque n’intervienne, « ils ont caillassés des véhicules, nous sommes arrivés sur les lieux pour tirer 20 grenades lacrymogènes, et fermer la route pendant un moment, puis ils se sont réfugiés sur les hauteurs de Majicavo. »

Les policiers n’avaient pas fini leur journée, puisqu’ils ont dû aller à Doujani, à la rencontre des gilets jaunes, déstabilisés par les actions de lutte contre l’immigration clandestine. Etaient également présent le capitaine Chamassi, représentant du préfet, et Thierry Lizola, du Bureau Prévention Partenariat de la Police Nationale. Ils ont rappelé le message du préfet, « les gilets jaunes assurent uniquement une participation citoyenne à la sécurité ».

C’est toute la limite de l’exercice. Car en échange du service rendu à la collectivité, ils pourraient être tenté de demander une impunité de reconduite. Ce qui ne serait sans doute pas complètement stupide étant donné que ce travail de proximité en continu, aucun policier ne pourrait s’y substituer. De plus, ils se défendent en évoquant des cas d’étrangers en situation irrégulière comme eux, mais peu portés sur les actions citoyennes, au contraire… C’est sans doute un débat à avoir avec les collectifs de citoyens.

Un groupe de « gilets jaunes » à Kawéni

Du côté du terrain Batrolo, la violente réaction des jeunes ce dimanche s’explique par une opération de délogement qui doit se poursuivre à partir de mardi par la force publique.

Anne Perzo-Lafond

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