Port : la SMART à l'arrêt depuis ce lundi matin contre l’annonce de licenciements

L’accès aux locaux de la société de manutention était impossible ce lundi matin : un groupe de salariés manifestaient ainsi leur colère contre leur direction après avoir appris l’existence d’un Plan de licenciement qui touche 42 d’entre eux, sur 138 salariés dans l’entreprise.

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La SMART connaîtra son repreneur dans un mois et demi

Placée depuis plusieurs semaines sous redressement judiciaire, le manutentionnaire historique du port de Longoni paie ainsi le positionnement de la gestionnaire du port Mayotte Channel Gateway sur le secteur de la manutention par sa filiale Manuport. Qui a raflé plus de la moitié des parts de marché après avoir signé une convention avec un des deux gros armateurs de la place de Longoni, CMA CGM.

Certains des salariés en voie de licenciement se sont d’ailleurs tournés vers la gestionnaire Ida Nel pour postuler, « parmi les personnes licenciées, certaines ont de gros crédits sur le dos, d’autres des enfants qui étudient en métropole. Et on nous annonce que 30 salariés supplémentaires risquent de partir en mars », nous explique Frédéric Daka, un des salariés de la SMART, qui mène le mouvement.

Un gâteau qui fond au soleil

Le Delmas Keita de la CMA CGM

La SMART n’a pas le choix dans la situation actuelle, nous explique Hachirou Maliki, le directeur de la SMART : « Nous sommes obligés de mettre en œuvre ce plan de licenciement, car le niveau de trésorerie ne nous permet pas de tenir un mois de plus. Nous serons obligés de mettre la clef sous la porte et ce sont 138 emplois qui seront sacrifiés. » Le redressement judiciaire en gelant le passif, n’aura pas permis de remonter la pente, « notamment parce que CMA CGM nous retire des navires ».

Il n’y a actuellement pas de navires MSC au port, que sert habituellement la SMART, le mouvement n’impacte donc pas d’opérations de manutention, « mais la société a besoin de tourner au niveau de la facturation au client, sinon on rajoute encore un peu plus de passif ».

Il déplore une situation générée par un traitement inégal : « Nous avons tenté de respecter la réglementation imposée par la Dieccte en mettant à niveau notre personnel, mais notre concurrent ne les respecte pas. Sans compter que le rapporteur public vient d’indiquer que la manutention ne fait pas partie de la Délégation de service public assurée par Ida Nel, ce que nous disons depuis 2015. » Enfin l’accès à l’outillage public leur est impossible, « en raison de la défiscalisation pratiquée qui nous impose de le louer avec le personnel de Manuport. »

Pour Hachirou Maliki, une seule action pourrait éviter le licenciement, « que le marché de la manutention de CMA CGM soit partagé en deux », même à l’approche de Noël, on ne s’attend pas à un tel geste de la famille Saadé, surtout avec les enjeux économiques qui se nouent.

Ce mardi matin une réunion doit se tenir avec la participation téléphonique des actionnaires majoritaires.

Anne Perzo-Lafond

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