Avec 54% d’entrepreneures femmes, Mayotte est championne de France et a de quoi en être fière. Pour l’essentiel, il s’agit de petites entreprises, avec ou sans salarié. On pense notamment aux bouénis qui vendent fruits et légumes au bord de la route, et tiennent donc une entreprise marchande, à celles qui fabriquent et vendent tissus ou samoussas, mais pas que. « C’est un spectacle que de voir des femmes mahoraises qui n’ont jamais été à l’école, en train de négocier à Dubaï, en anglais, elles se battent et croient en leurs projets » s’enthousiasme Raïssa Andhum, vice présidente du conseil départemental. « L’emploi marchand est l’avenir de Mayotte, plaide-t-elle, c’est pourquoi le Département apporte une contribution de 3000€ aux femmes entrepreneures. Nous insistons pour que l’aide à l’initiative des femmes (AIF) soit augmentée à 4000€, voire plus dans les années à venir ».
« Aider les femmes mahoraises à se battre est un beau programme, poursuit le préfet Dominique Sorain. Créer de la richesse et de l’emploi doit être notre priorité. »
Et de rappeler que « 95% des entreprises de Mayotte sont des TPE (très petites entreprises) et des PME (petites et moyennes entreprises NDLR), il leur faut un accompagnement. Car ce sont les TPE et les PME qui créent de l’emploi et de la richesse sur ce territoire. »
Il conseille aussi aux femmes de ne pas hésiter « à se lancer dans des métiers qui ne sont pas spécifiquement féminins, même s’il n’existe pas de métier spécifiquement féminin », citant en vrac le BTP ou encore l’agriculture. »
Pour Nathalie Infante, responsable de la caisse des dépôts Océan Indien, la convention doit aider à « sortir les femmes entrepreneures de l’isolement. Pour la caisse des dépôts, ce n’est pas qu’un enjeu d’égalité professionnelle, mais aussi un enjeu d’efficacité économique qui va y gagner en renforçant la place des femmes ».
En plus du Conseil Départemental, ces micro structures peuvent compter sur l’aide d’associations et groupements, comme l’ADIE ou la BGE, ou encore CréaPépite, où se sont rencontrées Sitti Aboubacar, installée à Combani, et les deux soeurs co-entrepreneures Aïna et Rouhania, productrices de cupcakes à Mangajou, qui ont osé un salon de thé à la campagne. Répondant au préfet qui invitait les femmes à oser se lancer, les soeurs invitent les acteurs économiques, banques et autres investisseurs à oser faire confiance aux femmes. « Il ne faut pas être frileux, il faut oser, accompagner, prendre des risques », et pas que sur Mamoudzou.
Y.D.