Tsararano et Passamainty : Explosion de violence pour un abribus

Au lendemain de la publication des chiffres de la Sécurité à Mayotte, des jeunes ont choisi une forme violente de manifestation au sud de Mamoudzou. Des policiers sont blessés.

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Blocage d'un rond point à Passamainty par des jeunes (Photo D.R.)

Le mécontentement lycéen est parti tôt de Tsararano, « vers 4 heures du matin, à peine une dizaine de lycéens  ont formé un barrage au rond point de Tsararano, pour demander un abribus », rapporte le colonel Philippe Leclercq, commandant de la Gendarmerie de Mayotte. Les lycéens reprocheraient aux chauffeurs de bus de ne pas les accepter à bord lorsqu’ils sont trempés par la pluie.

Le maire de Dembéni a été réactif, puisqu’il était sur les lieux dès 6 heures du matin, pour tenter de discuter avec les jeunes dont les rangs grossissaient rapidement, « ils étaient 150 à bloquer la circulation nord-sud, et à monter un barrage devant le lycée de Tsararano ».

Vers 9h, la circulation était rétablie, après que les mobiles soient intervenus pour casser les deux barrages. Des groupes de lycéens continuaient néanmoins à harceler les forces de l’ordre.

Effet domino sur les poubelles

Par effet domino, le problème s’est déplacé à Passamainty, en zone Police : ne voyant pas leur bus arriver, collégiens et lycéens se sont mis à monter des barrages à l’aide de poubelles, et à caillasser les policiers. « Pendant deux heures et demi, nous avons eu des affrontements extrêmement violents, rapporte le commissaire Jos, ils étaient environ 150 à envoyer des pierres. Nous avons riposté avec des tirs de grenades lacrymogènes, et nous avons des blessés parmi les policiers, sans gravité, et de nombreux véhicules endommagés. »

Les policiers repoussent encore à cette heure-ci, les jeunes depuis la station service de Passamainty vers le pont de Kwalé, mais les caillassages continuaient. Selon le commissaire, il s’agirait bien pour la plupart de scolaires, « mais certains sont cagoulés ».

Nous avons contacté la société Matis, dont le directeur Didier Fontaine nous rapportait son étonnement : « Évidemment qu’un chauffeur doit accepter d’embarquer un jeune à bord de son bus, même s’il est mouillé. Cela fait partie de nos consignes. Ça a toujours fonctionné comme ça ! »

Bloquer des routes, une image que les jeunes ont trop vu chez leurs aînés. Quant aux jets de pierres en blessant des hommes et femmes chargés de rétablir l’ordre, et pour un abribus, c’est encore une violence disproportionnée qui a éclaté ce matin.

A.P-L.

 

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