Vœux CESEM : le président Dahalani revient sur les enjeux du Plan Avenir pour Mayotte

Ce mardi s’exprimait la voix d’élus qui travaillent plutôt dans l’ombre habituellement, en tant que pare-feu des décisions du Département. Le président du CESEM Abdou Dahalani revenait sur l’année sociale que fut 2018, et appelait à une action de l’Etat « plus décentralisée » et plus « contrôlée » sur le Plan Avenir pour Mayotte.

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Abdou Dahalani avait été renouvelé à son poste de président du CESEM

Le Conseil Économique, Social et Environnemental de Mayotte (CESEM) n’apparaît pas au premier plan, puisque son rôle est d’éclairer les pouvoirs publics, « et plus particulièrement les élus du conseil départemental dans la gestion des politiques publiques. » C’est la 2ème assemblée régionale, régi par le Code général des collectivités territoriales, « nous avons dû nous soumettre à l’obligation de parité lors du dernier renouvellement en 2018. »

Ses vœux, le président du CESEM les commençait en saluant deux femmes décorées : sa vice-présidente Nadine Hafidou, chevalier de l’ordre national du mérite, et Isabelle Chevreuil, Chevalier de la Légion d’honneur. En y associant son autre vice-président Ali Nizary, également Chevalier de l’Ordre national du mérite.

Le marqueur de l’année 2018 reste ses mouvements sociaux « exceptionnels », « par l’ampleur de la mobilisation, leurs durées et leurs impacts sur le plan économique, social, scolaire et environnemental. Aucun secteur n’a été épargné ».

Satisfecit pour l’INSEE

Nadine Hafidou et Isabelle Chevreuil, entouraient Abdou Dahalani lors d’une séance du CESEM

S’il évoque les « similitudes avec ce qui se passe en France » avec les Gilets jaunes, le président Dahalani revient sur la cause ici, « la pression démographique jamais observée ailleurs (qui) a fortement perturbé les équilibres socio-économiques, culturelles, sociétaux, environnementaux et aujourd’hui les ressources du territoire. L’accès aux services publics et notamment l’école et la santé, la protection de l’environnement et la biodiversité, la maitrise de l’urbanisme sont devenus des majeurs appelant des réponses urgentes, d’ampleur à la mesure des phénomènes observés. Face à la montée des peurs, la société civile s’est mobilisée pour réclamer le respect des droits républicains. »

Plus que le Plan Avenir pour Mayotte dont il voit des réponses « limitées », il préfère se baser sur l’ancien rapport de la Cour des Comptes qui pointe et chiffre l’insuffisant investissement de l’Etat dans la départementalisation. Et en matière de stats, salue le travail de Jamel Mekkaoui, directeur de l’INSEE, et de son équipe, « les politiques publiques peuvent s’appuyer désormais sur des données ne souffrant pas de partialité », et le recensement 2018 en fait partie… C’est toujours bon à entendre, car c’était la voix des contestataires qui s’exprimait jusqu’alors.

Renforcement des services de l’Etat

Une assemblée du CESEM en février 2018

S’il implore le partage des informations de la part des élus vis à vis d’une population qui parle à leur encontre de « confiance rompue », il note du côté de l’Etat une « déconcentration des services », et l’engagement de réaliser une Opération d’intérêt national, une opération d’urbanisme managée par l’Etat.

L’élu demande davantage de décentralisation, et on peut penser que le projet de loi sur le « département-région », y répondra, mais aussi, davantage de contrôle du Plan avenir, en y incluant « des dispositions juridiques et financières contraignantes en l’intégrant dans le contrat de projet Europe-Etat-Mayotte (2014-2020). Les contrats de convergence en cours de négociation sont peut-être un début de réponse à cela. » Et un accompagnement serré de la montée en compétence des collectivités locales par les services de l’Etat, qui doivent être « renforcés ». Une condition sine qua non pour mener « les investissements lourds » que nécessite la réponse « dans des délais courts » aux normes européennes.

Un secteur agricole « orphelin » au menu

Un CESEM « actif », tel que le soulignait en matinée le président du conseil départemental Soibahadine Ramadani qui saluait ses nombreux avis, « contrairement au Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement », qu’il voulait voir « arrimer » au premier.

Les conseillers de la société civile du CESEM annonçaient leurs rapports à venir « désenclavement du territoire et de son développement économique, mise en œuvre des politiques sanitaires et sociales, reprise du secteur agricole aujourd’hui orphelin, ou encore la préservation de l’environnement ». A relire d’ailleurs, et Abdou Dahalani le soulignait, les publication très intéressantes sur « l’école de la république, une exigence d’égalité » (lire synthese-livre1-Cesem Ecole République) et « la coopération, instrument d’insertion de Mayotte dans son environnent régional ».

Un outil facilitateur de visibilité des productions va être mis en place : la création d’un site internet propre au CESEM. Il sera complété par un portail internet national regroupant l’ensemble des travaux des Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux en lien avec ceux du CESE de la république.

A.P-L.

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