Lancer de javelot avec les jeux des îles en ligne de mire pour les athlètes mahorais

C’est un stage organisé par le comité d’athlétisme de Mayotte qui a mené cette semaine sept athlètes mahorais à participer à deux compétitions régionales sur l’île Bourbon.

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Soultoini Ali a assuré sa participation aux Jeux des îles avec un jet à 65.78m

Lanceurs de javelots et sprinters s’étaient donné rendez-vous à Saint-Denis, au stade Marc Nasseau, où la qualité des installations ne peut que susciter l’envie de se surpasser chez les athlètes mahorais. Soultoini Ali et Zoubert Combo en ont ainsi profité pour réaliser les performances nécessaires (respectivement 65.70m et 61.35m) au lancer de javelot et ainsi s’assurer une participation aux Jeux des îles en juillet prochain à Maurice. Tanzila Jean-Jacques, seule représentante féminine de la délégation mahoraise dans cette discipline n’a pas lancé.

En 2015, lors des derniers jeux, les lanceurs de javelot mahorais avaient marqué l’histoire en réalisant un triplé, aux côtés de Fahdedine Madi, levant le poing lors de la remise des médailles sur fond de polémique sur la participation de Mayotte sous les couleurs de la France. Depuis, les choses n’ont guère changé, sur le plan politique comme sur le plan sportif puisque les Mahorais restent les favoris de cette discipline. Ils ont donc profité d’une semaine à La Réunion pour s’entrainer entre deux compétitions régionales.

Les sprinters ralentis par les conditions à Mayotte

Véronique Legros (à gauche), spécialiste du javelot à La Réunion et ancienne entraineur de Soultoini Ali, est venue prodiguer quelques conseils, ici avec Tanzila Jean-Jacques

« Ici il y a une piste d’athlétisme, de l’herbe, grâce au Creps où nous sommes hébergés, nous bénéficions d’un bain froid pour récupérer des séances d’entrainement. Tout est réuni pour que nous soyons en conditions » confie Zoubert Combo, médaillé de bronze aux derniers jeux des îles. Sur l’île aux parfums les entrainements forcent le respect : « on pratique sur les terrains de foot quand il n’y a personne. Sans piste, sans herbe… Personnellement je fais ma préparation physique avec des handballeurs car nos disciplines se rapprochent et je complète avec 3 à 4 séances de musculation hebdomadaires ». Le sportif reconnaît que la peur de la blessure est omniprésente, entre le mauvais état des terrains et la pression des résultats en début de saison.

Du côté des sprinters, Kamel Zoubert, Hafidhou Said et Naoumi Ali, les résultats n’ont pas encore été assez convaincants. Encadrés par Myriam Mlazahahé, médaillée de bronze sur 400m en 2015, et Sébastien Synave, ils ont pris leurs marques et ont été mis à rude épreuve. Habitué à s’entrainer sur les stades de foot ou au bord des plages, ils ont profité de conditions plus favorables, mais le rythme des entrainements bi-quotidiens a été parfois difficile. Des progrès ont été constatés en technique et en échauffement mais pas encore assez suffisants pour assurer les minimas. (Voir les Scores)

Les athlètes ont eu à s’entrainer, sous le regard notamment de Jean-Louis Prianon, le réunionnais 4è aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988 sur 10000m. Aujourd’hui secrétaire général de la ligue réunionnaise d’athlétisme, il se félicite des échanges entre Mayotte et La Réunion pour faire avancer le sport. « Le directeur du CREPS de Saint-Denis nous a également fait savoir qu’il n’était pas fermé à une collaboration avec les acteurs du sport à Mayotte » faisait savoir Soultoini Ali.
Un stage fructueux pour les athlètes mahorais qui, s’ils ne voient pas d’avenir à Mayotte, le trouveront peut-être dans le département voisin !

M.C.

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