Daniel Zaïdani : « Mayotte attend le développement des Comores depuis 30 ans ! »

Depuis le Grand débat qui a réuni un beau panel de grandes figures ultramarines dans le Palais de l’Elysée, peu de retour d’élus mahorais. L’un des premiers à dégainer est l’ancien président du Département, Daniel Zaïdani. Il pourfend l’idée d’un développement de Mayotte dépendant de celui des Comores. Il est vrai que l’attente risque d’être longue…

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Les Mahorais ont fait entendre leur voix au cours des prés de 7 heures de débat ce vendredi soir. On pouvait juger qu’une répartition des sujets avait été faite dans les grandes lignes, avec une logique interpellation sur les grands investissements par le président du Conseil départemental Soibahadine Ramadani, et les maires se partageant l’immigration. Mais Daniel Zaïdani déplore malgré tout un « côté répétitif dans les interventions », portant sur « des problématiques jugées trop locales »… Pas autant que les algues sargasses ou l’insecticide chlordécone, malgré tout.

Mais c’est surtout la position du président Macron sur le développement de Mayotte « lié à celui des Comores », qui fait réagir l’élu MDM (Centre) : « Avec les LREM, Mayotte ne pourra pas atteindre un niveau de développement satisfaisant si le développement des Comores stagne comme c’est le cas déjà depuis 30 ans », fait-il remarquer, et ceci « 40 ans après la séparation de Mayotte avec les Comores ». (Lire Communiqué de Presse_ GDN_avec la participation des élus Mahorais)

Envolée, la crainte de « l’appel d’air »

Laetitia Saint-Paul avait mené la mission de députées aux Comores

S’il est logique d’appeler de ces vœux une évolution conjointe, ne serait-ce que pour réussir une intégration régionale de nos territoires, il est en effet paradoxal de freiner la convergence des aides sociales sur la métropole au prétexte d’une stagnation des Comores. Et la crainte de « l’appel d’air » ne tient plus dès lors que le niveau de ces aides est déjà assez élevé à Mayotte pour le provoquer, la poursuite de leur convergence peut donc s’accélérer sans provoquer un accroissement identique des flux migratoires.

D’autre part, si la coopération régionale reste la panacée, on voit qu’elle stagne, autant que la signature de l’accord cadre franco-comorien qui devait, entre autre, la booster avec 150 millions d’euros sur 3 ans, et qui attend toujours une signature depuis novembre.

Faisons au contraire le pari qu’un développement structurel de Mayotte, piste longue etc., pourra booster l’économie régionale par le secteur économique, et n’attendons pas des dirigeants comoriens qu’ils consentent à en faire bénéficier leur peuple, le compte rendu de la mission parlementaire de l’Assemblée nationale qui s’est rendu aux Comores, ne laisse plus aucun doute là-dessus, évoquant de « la corruption », « la France apporte 5 millions d’euros sans contrepartie », « les patients se font racketter », « les Comores manquent de tout »… Mayotte ne peut en tout cas plus attendre que son développement soit lié à la mauvaise volonté de ses voisins.

Les députées avaient invité à une poursuite sur la base de leur travail avec les parlementaires mahorais, en proposant à l’exécutif un texte du type « feuille de route ». C’est sans doute cette suite qu’il faut mettre dans les mains présidentielle en juin.

Anne Perzo-Lafond

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