La plupart sont des femmes. Il y a quelques papas. Ils ont 5, 8 voire 10 enfants et ont été sélectionnés par leur commune pour recevoir la médaille de la famille. En tout sur une centaine de parents identifiés par les acteurs locaux pour leur engagement familial et souvent associatif ou professionnel, 18 ont été retenus, soit un récipiendaire par commune, et deux à Mamoudzou.
« 18 familles exemplaires qui, malgré les difficultés de la vie ont su élever leurs enfants dans des conditions difficiles, souvent précaires et parfois même en situation de handicap » détaille Ali Nizari, président de l’Union départementale des associations familiales (Udaf). Estimant que « la cellule familiale joue un rôle fondamental dans l’éducation des enfants », il tenait en remettant les médailles à saluer « les valeurs de la famille mahoraise ».
Pour le conseil départemental, l’intérêt est aussi de montrer aux enfants le mérite de leurs parents. « Avoir des parents qui ont été félicités, c’est aussi avoir la responsabilité de garder cette exemplarité pour les générations futures ».
Les profils sont variés, mais un nombre conséquent d’enfants reste le point commun aux récipiendaires, signe d’une époque post-guerre mondiale où la famille nombreuse était la norme. Si en métropole la natalité est en berne, c’est moins le cas dans notre département. On trouve ainsi à Acoua une maman qui en plus de ses huit enfants a su élever les trois rejetons de sa sœur décédée. A Bandrélé, c’est un père de 8 petits qui a été décoré. A Chirongui, la médaille a été délivrée à une maman qui, bien que n’ayant jamais été à l’école, a appris à lire en autodidacte pour accompagner la scolarité de ses enfants.
Cette médaille présentée comme une ode à la famille mahoraise a aussi été délivrée pour Mamoudzou à… une famille M’zungu. Ce couple d’enseignants a eu 10 enfants à Mayotte, et s’est « parfaitement intégré dans le département ».
Saint-Valentin oblige, les lauréats ont reçu en plus de leur médaille des coffrets cadeau, contenant parfums, lingerie et autres cosmétiques. Le tout avec une vue imprenable sur le mouillage de la Frégate Floréal. Parce qu’on le vaut bien ?
Y.D.