Installation d’une Conférence des financeurs, pour le « bien-vivre » des personnes âgées

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Les membres de la Conférence, aux côtés des représentants de la CNSA

La société Mahoraise évolue comme le faisait remarquer le représentant d’une Unité Territoriale d’Action Sociale lors de la mise en place de la Conférence des Financeurs : « Avant, les femmes s’occupaient des enfants et des personnes âgées à la maison. Aujourd’hui, elles ont évolué avec la société de consommation, elles travaillent. » Si les personnes âgées ne représentent encore que 4% d’une population encore très jeune, le vieillissement est inéluctable.

C’est pourquoi, face à une baisse des dotations du Conseil départemental et de la Caisse de Sécurité sociale de Mayotte (CSSM) constaté par Mouhoutar Salim, directeur adjoint de l’Agence Régionale de Santé Océan Indien (ARS OI), et par la nécessité de basculer vers le droit commun, vient d’être mis en place la Conférence des Financeurs de la Prévention de la Perte d’Autonomie. Un nom alléchant qui correspond plus à un concept de partenariat qu’à une énorme manne de financement.

Issa Abdou (à droite), préside la Conférence. Ici avec Mirhane Abdallah, Dagoni services, spécialisé dans les services à domicile

Il s’agit d’un des dispositifs phare de la loi du 28 septembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement. « Elle a pour objectif de coordonner dans chaque département les financements de la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées de plus de 60 ans autour d’une stratégie commune », explique Mouhoutar Salim qui en est le vice-président.

83.000 euros pour l’année

La prévention, un sujet qui lui est cher, puisqu’au cœur du projet de la future ARS Mayotte, et qui répond à un manque ici, « la prévention est peu abordée à l’école ou dans les PMI, mais aussi au sein des entreprises ».

Jusqu’à présent, les prévisions étaient voisines de zéro en terme de prise en charge des séniors, comme nous l’explique Alain Koskas, président de la Fédération Internationale des Associations de Personnes Agées (FIAPA), présent lors de ce lancement : « Les dépenses se faisaient au coup par coup, les instances ne se concertaient pas, il n’y avait pas d’identification des besoins, il n’y avait d’ailleurs pas d’appel d’offre du Département. Le changement est radical. La Conférence des financeurs projette et organise le partenariat entre les acteurs. »

« Le changement est radical », se réjouit Alain Koskas

La Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) verse un financement annuel, « basé sur le nombre de personnes de plus de 60 ans sur le territoire. » Il est de 82.600 euros pour cette année, « ce n’est pas énorme, mais les gros dossiers sont pris en charge en supplément, par exemple sur les accompagnants familiaux, et en fonction des besoins du territoire. »

Lutter contre l’isolement

On compte 10.814 personnes de plus de 60 ans en 2017 (INSEE), dont 5.542 bacocos (hommes) et 5.272 cocos (femmes).

« On devait bien ça à nos personnes âgées », lance Issa Issa Abdou, vice-président du conseil départemental, et qui préside l’instance, « nous avons beaucoup travaillé sur l’enfance, nous nous dotons désormais d’un outil de financement nécessaire pour ceux, à qui nous vouons un respect absolu sur ce territoire. » Avec la CSSM et l’ARS, le CD totalise plus de 52% des suffrages, conformément au décret.

Mouhoutar Salim veut mettre l’accent sur la prévention

Parmi les thématiques prioritaires retenues pour cette année, on note la volonté de favoriser le maintien à domicile, plutôt que de mettre en place des maisons de retraite ou EPAD, de Maintenir une vie sociale pour lutter contre l’isolement, et de mener des actions collectives de prévention.

Anne Perzo-Lafond

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