Braconnage, quatre tortues découpées vivantes à Saziley

L'horreur semble n'avoir pas de limites sur les plages mahoraises. L'association des Naturalistes a découvert quatre cadavres de tortue qui semblent avoir été ligotées et dépecées vivantes. La plus grosse était une femelle d'environ 200kg.

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L’association des Naturalistes a fait une bien triste découverte ce week-end à Saziley. Quatre tortues y avaient été braconnées et laissées dans les rochers.
La découverte a eu lieu alors que l’association venait mener une opération de comptage des pontes sur cette plage très fréquentée par les tortues… et les braconniers. Les massacres de tortues venant pondre ne sont pas rares, puisqu’on estime entre 200 et 300 le nombre de tortues tuées chaque année. Mais peu de statistiques permettent de mettre ces chiffres en lumière avec leur population. Pour cela, les Naturalistes ont, en partenariat avec le centre Kélonia de La Réunion, entrepris une campagne de comptage à Saziley pour déterminer combien de tortues y pondent.

Les quatre carapaces ont été découvertes côte à côte

« On a compté une trentaine de tortues qui remontent chaque nuit » indique Cassandra Coulon, responsable des comptages. Parmi elles, environ 50% pondent sur ce site. L’objectif est d’obtenir d’ici fin juin « des statistiques fiables et extrapolables ».
La campagne de comptage a commencé en février et doit s’étaler jusque fin juin, à raison de trois nuits par semaine. C’est donc lors d’une de ces sorties que la découverte macabre a eu lieu. Si les bénévoles sont habitués à trouver des carapaces, systématiquement signalées au Remmat,  c’est le modus operandi qui interpelle dans ce cas précis.

Michel Charpentier, horrifié par cette découverte macabre

Les traces sur les carapaces indiquent que les tortues ont été attachées et traînées sur le sable et les cailloux jusqu’à une zone de rochers. Là, elles ont été toutes les quatre découpées par un habitué. « Ce n’est pas de l’artisanat » constate Michel Charpentier, président des Naturalistes. Fait inhabituel, alors que les tortues sont habituellement décapitées d’un coup de machette, celles-ci avaient toujours leur tête reliée à la colonne vertébrale. « Elles ont sans doute été ligotées et dépecées vivantes » s’horrifie le responsable associatif qui déplore « encore une fois une opération de braconnage. Pour choper quatre tortues en même temps, on peut se demander si ce n’est pas une commande, pour écouler 250kg de viande, il faut un bon réseau » estime-t-il. Le montant total à la revente serait estimé entre 4000 et 10 000€.
Une plainte a été déposée ce mercredi au parquet de Mamoudzou. « On espère qu’une enquête solide sera diligentée » commente Michel Charpentier. »

Y.D.

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