Nos raies manta intéressent des scientifiques américains en mission à Mayotte

« Que font les raies manta de récif dans notre lagon ? », et surtout, pourquoi, tous les ans, de mars à juin, elles semblent se regrouper pour s’alimenter à des endroits bien précis du lagon. Deux questions qui intéressent « les chercheurs à l’échelle internationale », nous apprend le Parc Naturel Marin (PNM) de Mayotte.

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Une raie manta de récif dans le lagon de Mayotte

Une première campagne scientifique va se dérouler à Mayotte du 15 au 27 avril avec pour objectif de mieux connaître le comportement alimentaire et la répartition des raies manta de récif à Mayotte.

« Alors qu’au niveau mondial les populations de raies manta connaissent un déclin marqué, le lagon de Mayotte paraît avoir un rôle important dans le cycle de vie des raies du sud-ouest de l’océan Indien. L’acquisition de connaissances sur l’écologie et le comportement de la raie manta à Mayotte, devient dès lors un enjeu important pour sa conservation.

Malgré sa grande taille, la raie manta reste un mystère pour la communauté scientifique. Inféodée aux eaux chaudes, elle semble effectuer des migrations saisonnières de plusieurs centaines de kilomètres entre ses zones de regroupement. Or, la raison précise de ces regroupements – ou « agrégations » pour les spécialistes – reste à confirmer. »

Une équipe de chercheurs américains s’est intéressée au phénomène et a décidé de venir jusqu’à nous pour étudier cette espèce emblématique dans nos eaux. Experts en écologie des élasmobranches*, les Dr Jeremy Kiszka et Vincent Quiquempois de l’Université Internationale de Floride, accompagnés du Dr Christopher Rhoner de la Marine Megafauna Foundation (Fondation de la Mégafaune Marine) seront donc à Mayotte du 15 au 27 avril pour une première mission scientifique sur les raies manta de Mayotte, soutenue par le Parc naturel marin.

Observateur bénévole

A Mayotte, les raies manta de récif (Mobula alfredi) se regroupent dans les zones récifales peu profondes pour s’alimenter de plancton chaque année à la même période. Il est alors très facile de les observer lorsqu’elles s’approchent de la surface. Si la concentration de plancton semble influencer la présence des raies manta, beaucoup de questions restent encore ouvertes sur leur comportement : d’où viennent-elles ? Pourquoi viennent-elles à Mayotte ? Que font-elles lorsqu’elles ne s’alimentent pas ?
Une deuxième campagne scientifique est prévue en 2020 pour compléter celle de cette année.

Comprendre la vulnérabilité, les comportements, la répartition et le nombre des raies manta à Mayotte permettra de mettre en place des mesures garantissant sa préservation sur le long terme.

Pour comprendre les phénomènes marins sur le long terme, les réseaux de sciences participatives ont un rôle fondamental. Ils permettent de compléter les données scientifiques par la collecte d’informations tout au long de l’année grâce à la participation de tous.

Le réseau TsiÔno invite toute personne volontaire à contribuer à l’acquisition de connaissance sur le milieu marin de Mayotte. Les raies, et notamment la raie manta de récif, font partie des espèces cibles du réseau. Pour aider la recherche, partagez vos observations de raies sur la plateforme web du réseau www.tsiono.fr. Les observations peuvent être accompagnées de photos qui permettent d’identifier les individus qui se distinguent par le dessin des tâches noires sur leur face ventrale blanche. Pour autant, soyez respectueux lors de l’approche : aucune photo ne vaut le dérangement d’un animal sauvage.

*Elasmobranches : groupe d’espèces auquel appartient la raie manta de récif

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