Embarqué sur un intercepteur, Christophe Castaner s’exprime sur la lutte contre l’immigration clandestine

Une fois n’est pas coutume, c’est sur l’eau que les médias locaux et Paris Match ont pu échanger avec Christophe Castaner sur le sujet de la lutte contre l’immigration clandestine. Plus des annonces, le ministre est revenu sur la stratégie régionale adoptée par le gouvernement.

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Un point presse improvisé à bord du Mtsontso

Ce n’est que quand le Mtsontso et le Mwanba accéléraient, ils vont jusqu’à 46 nœuds (85km/h), qu’on oubliait un peu la chaleur de plomb de ce lundi après midi. Christophe Castaner a pu tester la vitesse de pointe de ces deux nouveaux bolides intercepteurs reçus en début d’année année, qui ont fière allure en comparaison de ceux dont les boudins dégonflés avaient été exposés à l’ancien ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux. De l’utilité de ne rien cacher…

 A bord du Mtontso, Christophe Castaner évoque l’appui de l’armée pour lutter contre l’immigration clandestine 

En 2018, le rythme des reconduites était calqué sur celui des crispations diplomatiques avec les Comores qui vivaient leur période pré-électorale, où il est de bon ton de manier le bâton envers Mayotte, et en raison de l’adoption d’une nouvelle constitution qui jetait le trouble sur l’expulsion des Comoriens « de leur pays ». A partir du 21 mars, et pendant environ 6 mois, les reconduites à la frontière étaient perturbées.

2.300 reconduites par mois

Des semi-rigides qui peuvent aller jusqu’à 46 noeuds

Pendant ce temps, deux nouveaux intercepteurs maritimes arrivaient, portant à 6 le nombre d’unité, 2 Polices aux frontières (PAF), 1 Douane, 2 Gendarmerie maritime, 1 marine nationale, ainsi que les deux vedettes VCSM Odet et Verdon de la gendarmerie maritime. Les interceptions s’accéléraient, « nous en sommes actuellement à 2.300 par mois », rapportait le préfet Dominique Sorain au ministre. Ce qui rapprocherait de la tendance de 27.000 par an. Et d’ici la fin de l’année, deux nouveaux semi-rigides vont accroitre la capacité d’intervention, un alloué à la PAF et un à la marine, comme cela avait été annoncé au Plan d’avenir pour Mayotte.

Il n’y a pas encore de réelles annonces dans ce domaine, et on compte sur le plan que compte mener le gouvernement. Il se décline d’abord à Mayotte, comme l’explique Christophe Castaner : « Nous cherchons à perfectionner notre identification des kwassas. Comment les localiser et améliorer leur interception. Nous devons encore renforcer les moyens humains et matériel ». L’utilisation de drones est très sérieusement étudiée, « c’est au menu de nos discussions actuelles, toutes les pistes sont abordées, mais nous ne voulons pas trop en dire pour ne pas dévoiler nos cartes, car de l’autre côté, ils s’adaptent très vite. »

« Dès que la situation post-électorale le permettra aux Comores »…

Devant le port de Longoni où accostait un vraquier

Également, une stratégie est toujours menée pour éviter des départs des îles voisines. Avant la crise avec les Comores l’année dernière, un plan de collaboration avait été entamé, « je ne veux pas parler à la place des Affaires étrangères, mais dès que la situation post-présidentielle sera apaisée là-bas, nous relacerons les discussions », en référence aux interpellations massives d’opposants et de journalistes par le président Azali. Il s’agit d’un appui financier de 150 millions d’euros de développement sur 3 ans, annoncé comme cadré, contre une coopération de surveillance des frontières.

Enfin, la déclinaison à Mayotte du plan Harpie mené en Guyane, avec déploiement de la marine nationale le long des côtes, tel que l’avait rapporté la députée Ramlati Ali, est étudiée en préfecture, « dans le cadre de sa compétence de coordination des forces de sécurité. Des réunions fréquentes se tiennent actuellement avec la Marine nationale à ce sujet. »

L’après-midi se poursuivait sur le même thème avec la visite du Centre de Rétention administrative.

Anne Perzo-Lafond

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