Interrompues pendant deux ans par le précédent chef de corps, l’actuel, Frédéric Jardin, les a relancé en imprimant sa patte. « C’est toujours un événement convivial, mais nous l’avons voulu moins ‘kermesse’ que les versions antérieures, commente-t-il, nous avons préféré coller à la réalité de nos formations ». Une vingtaine de filières sont actuellement développées, avec un taux moyen d’insertion, de 90%, que ce soit en formation continue ou en emploi, pour les 600 stagiaires suivis l’année dernière.
Sur un stand, un gamin moyennement rassuré est installé dans une mini-tractopelle, et s’emploie à toucher de grosses boites de conserve. Un atelier culinaire est en route, et un stand de tir attire petits et grands. Annick Girardin fera un tour complet, visitant par la même occasion la plupart des filières de formation. Les méthaniers, notamment, fiers d’exposer leur barbecues faits maison, dont l’un a été réservé par le député Kamardine: « Au départ, les jeunes ne connaissent pas le travail du métal, puis ensuite, ils s’y investissent et veulent en faire leur métier », explique Frédéric Jardin.
Sans oublier un des sujets phares qui avait valu un déplacement de la précédente ministre de l’Outre-mer, l’eau, abordé sur le stand de la SMAE, « les retenues collinaires sont pleines », la rassurera Jean-Michel Renon, son directeur.
Bonne assise pour de futures négociations
Deux magnifiques chaises sont exposées, des chaises de type polynésienne, fabriquées à Mayotte avec un bois importé du Mozambique et du Kenya, acajou, kossipo et sapelli, « nous sommes obligés d’importer car il n’existe plus de scierie à Mayotte », nous confie Frédéric Jardin. La scierie départementale, sise à Coconi, a en effet été abandonnée, et selon nos renseignements, il faudrait environ 4 ans pour la relancer. Un gâchis dont nous avons hélas l’habitude. Une chaise qui s’avèrera un cadeau tout trouvé pour la ministre, accompagné d’un commentaire du chef de corps, « vous en aurez besoin pour négocier rue Oudinot ».
« Vous êtes les meilleurs d’outre-mer en terme d’insertion », le félicitera Annick Girardin, qui soulignera aussi la première expérimentation des cadets. Les stagiaires du RSMA bénéficient d’un taux d’encadrement record, ce qui en fait une des formations où l’Etat investit le plus, elle porte ses fruits : « L’Etat en investissant ainsi, trouve son intérêt avec le bénéfice apporté au jeunes. » Mais de là à élargir sa duplication à la métropole, il y a encore plus qu’un pas, qu’avait commencé le président Hollande : « Ce dispositif en a inspiré d’autre, et cela montre que quand on veut, on peut obtenir des résultats. Mais il faut de l’énergie pour le décliner. »
Anne Perzo-Lafond