Annick Girardin signe les premiers emplois francs de Mayotte

« Fierté » et « reconnaissance » étaient au menu de la dernière séquence de la ministre de l'outre-mer ce mardi. Elle y signait plusieurs contrats, pour le bonheur des embauchés, et des entreprises subventionnées pour recruter.

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Photo souvenir avant de s'envoler pour Paris

Voilà qui « clôture deux jours et demi de visite sur le terrain » pour Annick Girardin. Ce mardi, elle signait avec une demi-douzaine de demandeurs d’emploi des contrats, presque tous en CDI, dans le cadre des emplois francs.
Les emplois francs, c’est un dispositif d’aide à l’embauche destiné aux entreprises et porté par Pôle Emploi. L’aide consiste à verser à l’entreprise qui recrute une prime allant jusqu’à 15 000€ sur trois ans pour un CDI. Seules conditions, le recruté doit être demandeur d’emploi, en situation régulière et résider dans un quartier « prioritaire de politique de la Ville ».

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Il en existe 738 en France, et toutes les communes de Mayotte en ont au moins un. Au total, plus de 60% de la population mahoraise réside dans un de ces quartiers, ce qui fait de notre département celui où le dispositif concerne la part la plus importante de la population. Et comme le dispositif n’est pas plafonné en nombre de bénéficiaires, des dizaines de milliers de demandeurs d’emploi de Mayotte pourraient être éligibles.

« Discrimination positive à l’embauche »

Il s’agit pour Alain Gueydan, directeur de la Dieccte de Mayotte d’une forme de « discrimination positive à l’embauche ». L’objectif est de favoriser l’accès à l’emploi à des personnes qui en sont exclues en raison de leur lieu d’habitation.
Ce dispositif est encore au stade expérimental, mais il a été étendu à tout l’outre mer le 28 mars dernier.

Signature en grande pompe pour ces contrats subventionnés

Pour les quelques signataires des premiers contrats en présence de la ministre, c’est la fierté et la reconnaissance qui prédominent. « On a réussi un diplôme, explique une femme recrutée comme agent de sécurité en CDI chez UPS. Il ne faut pas avoir peur d’exercer dans les métiers de la sécurité, c ‘est dur mais si on veut on peut le faire » incite-t-elle, promouvant ainsi ce secteur qui peine à recruter.

Un plus pour l’entreprise

L’aide est conséquente pour l’employeur, mais bénéficie aussi au salarié. « Prendre le risque de prendre un CDI plutôt qu’un CDD permet à l’employé de faire des projets, de se tourner vers l’avenir » salue Annick Girardin. Les emplois francs privilégient les CDI. Les CDD de plus de 6 mois sont éligibles mais l’aide est bien moins attractive. « C’est toujours un plus pour une entreprise d’avoir une aide de l’Etat, et c’est une reconnaissance pour ces jeunes qui entrent dans le monde du travail » abonde la représentante d’UPS sécurité. Pour la ministre, ce dispositif est une étape de plus pour transformer Mayotte dans le bon sens. « Il y a encore de grands défis à relever mais, oui, des choses se font sur ce territoire. Des gens prennent des risques, des associations s’impliquent, et Mayotte va changer de visage. L’avenir du territoire en dépend » a-t-elle conclu avant de prendre un vol anticipé en raison de l’approche de Kenneth.

Y.D.

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