Contrairement au niveau national, la CGT Ma et la Cfdt Mayotte ont fait rassemblement commun mercredi matin. Les deux principaux syndicats mahorais ont mobilisé leurs troupes sur la Place de la République – difficile de trouver une personne non encartée venue pour le 1er mai.
Il n’y avait pas foule, une trentaine de syndicalistes ont foulé le parvis du Comité du tourisme au son de l ‘Internationale et du chant des Partisans et rythmé par les harangues des deux leaders syndicaux, Salim Nahouda (CGT Ma) et Balahachi Ousséni (Cfdt Mayotte). « On explique que le 1er mai est une journée internationale pour les travailleurs mais c’est vrai qu’il n’y a pas une grosse mobilisation. Historiquement il n’y a pas de mouvement ouvrier à Mayotte, c’est quelque chose de nouveau. Il n’y a pas cette tradition du 1er mai. C’est un jour férié que les Mahorais passent plutôt en famille », explique le secrétaire général de la CGT Ma, syndicat majoritaire à Mayotte.
Une conférence sociale attendu avant juillet
Mais puisqu’il n’y a pas eu de miracle sur la mobilisation, la Cfdt se félicite d’avoir réuni les fidèles. « Nous sommes là, on est satisfait du nombre de personnes présentes » lance Balahachi Ousséni.
En effet, l’histoire syndicale est très récente dans le 101e département. La section mahoraise de la CGT est née il y a à peine 20 ans, en 2001, quelques années après la Cfdt. « Le syndicalisme à Mayotte est né des fonctionnaires en mission sur le territoire dans les années 90, plutôt des cadres, ce qui explique que la Cfdt soit née avant la CGT», retrace Salim Nahouda.
Le Code du travail est bien sûr au cœur des revendications. Son application progressive à Mayotte est prévue par l’ordonnance du 25 octobre 2017. D’une même voix, les syndicalistes demandent une accélération du processus et des éclaircissements sur l’application parallèle du Code de la sécurité sociale.
Après l’installation de la Commission consultative du travail ce mardi, le prochain rendez-vous social d’envergure doit avoir lieu d’ici juillet. Une conférence devrait réunir tous les acteurs de l’économie, de la formation et du monde du travail, selon Salim Nahouda.
AL