Commission consultative du travail : un outil pour « éviter des conflits inutiles »

Les partenaires sociaux ont obtenu le maintien à Mayotte de la commission consultative du travail, une spécificité locale qui a donc survécu au passage au droit commun, et qui a vocation à rassembler les partenaire sociaux pour échanger.

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Ousseni Balahachi impatient de 'parachever la mise en place du code du travail'

2C’est une petite victoire collective pour les partenaires sociaux, que ce soit du côté salariés ou patronat, qui étaient unanimes sur cette demande. La commission consultative du travail a été réinstallée ce mardi. « C’est une commission spécifique au territoire de Mayotte, explique le préfet Dominique Sorain, qui permet de maintenir le dialogue entre les parties prenantes ». En effet, avec la mise en place du Code du travail de droit commun, « on doit aller très vite, ça nécessite un dialogue approfondi » poursuit le représentant de l’Etat.

Dominique Sorain et Alain Gueydan, directeur de la Dieccte

Lors de cette première rencontre qui réunissait divers représentants des syndicats et du patronat, les acteurs ont longuement parlé de la mise en œuvre des conventions collectives nationales à Mayotte, mais aussi de celle d’une « conférence sociale » destiné à échanger sur les modalités de la convergence des droits avec le reste du pays. « Il est important que les partenaires sociaux se saisissent de cette affaire » continue le préfet.
Si la commission consultative du travail est maintenue, elle a aussi vocation à s’améliorer par rapport à ce qu’elle était jusqu’à présent.

Une renaissance

Salim Nahouda

« Elle existait déjà, on voulait conserver cette instance qui a permis de faire évoluer un certain nombre de points » explique Salim Nahouda, leader de la CGT Ma, qui cite notamment les discussions sur le niveau du SMIG, avant le passage de Mayotte au SMIC. « A chaque évolution du droit du travail à Mayotte comme le SMIG, on était consultés pour donner un avis. Mais ce qui était un espace de dialogue a fini par devenir une chambre d’enregistrement, l’Etat proposait, et on devait suivre. Nous espérons que cette instance jouera pleinement son rôle pour éviter des conflits inutiles. »
« Il faut qu’on arrive à comprendre les difficultés des uns et des autres » complète Carla Baltus, pour le Medef.
Pour Ali Ousseni, de la CPME, il y a aussi une organisation à améliorer dans cette vieille instance qui renaît de ses cendres. « Avant, les ordres du jour étaient arrêtés, il n’y avait pas de concertation, et ça dissuadait des gens de venir » se souvient-il.
« La CCT est notre outil, nous n’avons pas de propositions et nous n’imposerons pas des choses toutes faites » rassure Alain Gueydan, directeur de la Dieccte qui jouera dans cette structure un unique rôle de secrétariat.
Pour le préfet, en plus d’être un espace de discussion, la CCT devra « être un espace d’innovation et être capable de faire des propositions au niveau national (…). Notre objectif à tous est de créer de l’activité économique, de l’emploi, et de l’emploi dans les meilleures conditions possibles ».

Les représentants du Medef enthousiastes après des échanges nourris avec les syndicats

C’est donc un certain esprit de volonté collective qui régnait ce mardi dans la salle du vice-rectorat où se tenait la réunion. La CCT devrait désormais se réunir au moins une fois par trimestre, voire plus en cas de besoin. Le reste du temps, des commissions se réuniront pour préparer les dossiers, un peu comme un conseil municipal, communautaire ou départemental.
Parmi les points qui ne manqueront pas de faire parler, la promesse d’assurer à tous une retraite de 1000€ minimum. « Je veux le voir pour y croire » lâche, dubitatif, Salim Nahouda qui se dit tout de même « preneur ». Le préfet lui évoque « des annonces faites au niveau national, on attend de voir dans quelles conditions elles sont transposables à Mayotte ».

Y.D.

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