Une plateforme d’échanges pour les entreprises de l’océan Indien

C’est un peu ce que les Iles Vanille sont au tourisme : la plateforme numérique OCEAN INDIEN BIZ créée par l’Union des Chambres de Commerce et d’Industrie de l’océan Indien (UCCIOI) est destinée à réunir à terme, l’ensemble des entreprises, associations, de la zone, « soit un potentiel de 200.000 inscrits », rapporte Isabelle Chevreuil, Vice-présidente chargée des projets à l’UCCIOI qui regroupe les 31 Chambres de commerce de l’océan Indien, dont la majorité sont implantées à Madagascar.

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A travers Ocean Indien Biz, Isabelle Chevreuil et Alexandre Kesteloot proposent de booster les interactions entre les entreprises de la zone

Pour comprendre l’utilité d’un tel projet, il faut se pencher sur les questions fréquemment posées, notamment aux présidents des CCI, surtout sur les territoires comme Madagascar où il faut passer le sas de l’accompagnement par un natif de l’île : « Tu connaitrais pas une entreprise qui pourrait s’associer avec moi pour répondre à un marché ? », ou encore, « J’ai besoin de recruter, je vais faire venir de la ressource depuis la métropole alors qu’il y en a peut-être dans la région, non ?! ».

Chaque année, des échanges d’information se font à travers le Forum économique des CCI, où se rencontrent environ 300 entrepreneurs, avec donc un potentiel de 200.000.

De plus, un chiffre reste étonnamment tenace au fil des années, « seuls 5% des échanges commerciaux des îles se font à l’intérieur de leur zone de l’océan Indien ». A nuancer nous dit Isabelle Chevreuil, puisque seuls sont comptabilisées les produits, notamment par les listings des Douanes, « mais pas les services, pour lesquels nous devons créer un indicateur. » Dans notre zone, seule Madagascar est un territoire de production, « les autres vendent des services, mais sont sous-valorisés ».

Financé par l’AFD

La plateforme Ocean Biz

Les acteurs utilisant de plus en plus le numérique, l’UCCIOI a décidé de mettre en place un annuaire dont l’objectif est de répertorier tous les professionnels, entreprises et associations de la zone océan Indien : « Il s’agit d’une plateforme numérique où figurent les contacts, et où il est possible de faire la promotion de son entreprise, de ses produits ou de ses services. »

Beaucoup d’informations contenues dans différents volets, portant sur la création d’entreprises, sur des clubs et clusters virtuels, ou un agenda des évènements qui se déroulent sur chaque territoire, « notamment les Forums économiques. »

Pour faire partie de cette plateforme, un clic sur « devenir membre » à partir du site dédié. « La Chambre consulaire locale doit valider après avoir vérifié l’immatriculation de l’entreprise au CFE ». Les frais d’adhésion se montent à 100€, et sont gratuits si vous dégainez rapidement. L’opération est financée par l’Agence Française de Développement (AFD), partenaire principal de l’UCCIOI.

Deux langues sont proposées, anglais et français, et une personne recrutée en VSI à Mayotte, financée par France volontaires, est dédiée à l’animation et au contrôle de la plateforme.

« Pour être bon à l’export, il faut l’être déjà à l’import »

Une plateforme qui est plus qu’un simple annuaire. L’objectif est de développer les échanges, « 95% des échanges commerciaux à Mayotte viennent de l’import, mais il faut les optimiser sur la région. On part du principe que si on veut être bon à l’export, il faut l’être d’abord à l’import », commente Alexandre Kesteloot, Directeur du pôle entreprise de la CCI Mayotte à la Maison de l’entreprise.

Le numérique, c’est bien, mais il faut ensuite que la réalité prenne le relais. Or, la connectivité aérienne régionale laisse pantois : « Pour se rendre aux Seychelles depuis Mayotte, il faut passer par Moroni, puis Addis-Abeba (Ethiopie), et enfin Mahé ! », rapporte Isabelle Chevreuil.

Avant de se lancer à l’international, fut-il régional, nos Très Petites Entreprises (TPE), doivent se muscler et se structurer sur place, faisait remarquer Abdou Dahalani, président du Conseil économique et social, qui s’interrogeait sur « le stock d’entreprises disposées à aller à l’international. » Parmi celles qui s’y sont déjà lancées, on trouve les secteurs de services aux entreprises, la formation, les services financiers, notamment les experts comptables. « Il faut voir que c’est un marché potentiel de 400 millions d’habitants, ce sont des opportunités dingues ! », lâchait la vice-présidente de l’UCCIOI.

Anne Perzo-Lafond

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