Pour la deuxième fois, le congrès des EPL d’outre-mer est passé par Mayotte, avant de se poursuivre à La Réunion pour la 4e fois. Ce congrès biannuel parcours les outre-mer et rassemble des représentants de chaque département et territoire d’outre-mer. Cette année, le congrès se penche sur la qualité de vie en outre-mer. Mais d’abord, c’est quoi, une EPL ?
« Les entreprises publiques locales sont des entreprises créées par les collectivités locales, qui peuvent prendre plusieurs formes, Société d’économie mixte (SEM), société publique locale (SPL) où 100% du capital est à la collectivité, ou encore SEMOP, qui autorisent un capital social des collectivités qui soit minoritaire », explique Jean-Léonce Dupont, président d’honneur de la fédération des EPL. « C’est technique, mais il y a de l’ordre de 1300 SEM en France, et 8% concernent des départements et territoires d’outre mer. C’est assez conséquent. Rien que sur Mayotte et la Réunion, il y a 38 EPL, dont 3 à Mayotte. »
Ces trois structures bien connues ici sont Electricité de Mayotte (EDM), la Société Immobilière de Mayotte (SIM) et la SPL 976.
Dans les EPL donc, « on va retrouver toutes les caractéristiques du développement. A Mayotte par exemple, on sait qu’on a une problématique de foncier et de logement. La SIM et EDM sont deux EPL au coeur de ces problématiques. »
La SPL 976 a quant à elle traversé des heures plus sombres que ses deux soeurs. « La troisième, la SPL976, a eu à s’interroger sur les objectifs qu’elle souhaite atteindre. Aux dernières nouvelles, il s’agirait de s’occuper des équipements sportifs, à rénover ou à construire (…) Pour moi une bonne EPL est une EPL dont on a bien défini les objectifs. »
Ces péripéties de la SPL976 posent aussi la question de la gouvernance de ces structures. » C’est une problématique qui concerne l’ensemble de l’économie mixte. La zone Océan indien est celle où il y a le plus d’EPL en Outre-mer, c’est un outil qui est parmi les plus choisis par les élus, surtout à La Réunion, mais imaginez Mayotte sans la Société immobilière de Mayotte ou EDM ! On est au cœur de l’économie mixte. Le sérieux et la souplesse de la structure permettent d’avancer avec efficacité. Quant à l’ingénierie et la gouvernance, la fédération travail sur ces sujets, et réalise actuellement un livre blanc qui donnera sans doute lieu à des propositions législatives dans les prochaines années. Il n’y a pas de développement sans ingénierie efficace. »
C’est donc avec un certain nombre d’enjeux en tête que la délégation a parcouru Mayotte dimanche et lundi, de Chirongui à Longoni. «
Ce lundi, on a visité la mairie de Chirongui pour parler logement social, puis le port de Longoni, qui n’est pas une EPL mais une délégation de service public. Ensuite la délégation s’est rendue à Electricité de Mayotte (EDM), qui est une des EPL du département. Ce sont donc à la fois des visites et des échanges, ce n’est pas qu’une rencontre autour d’une table. »
Une visite du port car « c’est un élément structurant du territoire » explique le responsable de la fédération. Mais cette visite tombe aussi à un moment où le port s’interroge sur son avenir, et notamment l’avenir de la DSP. Pourrait-il devenir une SPL ? « C’est aux élus locaux de choisir la meilleure adéquation. Dans le Calvados, il y a certaines DSP qui arrivent à leur terme et pour lesquelles je me pose la question » poursuit le président d’honneur, tout en précisant que la SPL est aujourd’hui « un des outils les plus décidés par les élus, surtout à La Réunion, mais imaginez Mayotte sans la SIM ou EDM ! »
Pour lui, cet « outil au service des élus » reste une option « passionnante ». « On est au coeur de l’économie mixte. Le sérieux et la souplesse de ces structures permettent d’avancer avec efficacité ».
Y.D.