Collectifs des citoyens : la paternité à Kamaldine Attoumani Soumaila

Il compte mettre tout le monde d'accord. « Je suis plus légitime à revendiquer la paternité et la méthode des Collectifs actuels » : d’entrée de jeu, Kamaldine Attoumani Soumaila, politique et lanceur d’alerte, assoit ses prétentions, chronologie à l’appui.

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Le 3 mai 2016, Kamaldine Attoumani Soumaila montait au créneau contre les B787 Dreamliner

Le Collectif des Citoyens de Mayotte a éclaté depuis quelques semaines, scission concrétisée par deux communiqués assassins qui revendiquent chacun la paternité de l’idée. Celui de Mahamoud Azihary remonte au mouvement de février-mars 2018, où l’on a entendu parler il est vrai d’un Collectif des citoyens de Mayotte, quand Estelle Youssouffa donne la date plus tardive de janvier 2019, mais garanti par un dépôt de la marque en préfecture.

C’est là que Kamaldine Attoumani lève le doigt pour expliquer que la paternité, c’est lui. Le 1er mai 2016, un Collectif des Citoyens mahorais adresse un courrier aux sénateurs mahorais pour qu’ils pèsent en faveur de la suppression des surcoûts liés à l’itinérance téléphonique (roaming) en Outre-mer. Et qui est aux commandes ? Kamaldine Attoumani Soumaila, « un des créateurs de ce collectif », précise alors un article de Mayotte la 1ère.

Tout contre les élus

En 2017, Kamaldine Attoumani Soumaila (au centre) candidat aux législatives aux côtés de Jean-Hugues Ratenon

Et quand il a fallu alerter en mai 2016 sur les problèmes techniques subis par les B787, appareils choisis par Air Austral pour les liaisons directes vers Paris, c’est encore le visage de Kamaldine Attoumani qui s’affiche en haut de la page du Collectif qui se veut un lanceur d’alerte. Idem lorsqu’il s’agit d’interpeller le président du Département sur la loi EROM. « Les collectifs actuels m’ont piqué l’idée et le nom, sans me demander quoique ce soit. Or, ils dévoient l’objectif que je poursuivais. Il ne s’agit pas de se priver des élus, mais d’interpeller les décideurs pour les mettre en face de leurs responsabilités, sur un territoire qui attend beaucoup d’eux ».

Oui mais voilà, son idée n’a pas revêtu de forme juridique, « je ne voulais pas créer d’association car cela allait contre la nature même du projet. Il ne s’agissait pas n’engranger des bagarre pour la présidence, ni de vivre de subventions. Il s’agissait d’un simple groupe facebook. »

Revenant sur la naissance des actuels collectifs, il note qu’on a vu la mue de « ce qui était une intersyndicale en février 2018 en un Collectif de citoyens ». Quant à savoir s’il est proche de l’un ou de l’autre, c’est un « non ! » sans appel qui retentit. Il explique regretter les postures de Mahamoud Azihary, « qui dit se battre pour le territoire mais qui préfère que les autres s’impliquent financièrement », il se dit prêt à citer des exemples. Quant à Estelle Youssouffa ; il l’accuse de « faire du ‘dégagisme’ pour se faire une place dans la politique mahoraise. Elle ne voit pas que le collectif est en train de l’instrumentaliser » analyse l’ancien candidat aux législatives 2017, où il s’était allié à l’Insoumis Réunionnais Jean-Hugues Ratenon.

Faire interdire le mourengué

Son courrier au Secrétaire d’Etat chargé des transports en mai 2016 (capture d’écran Mayotte le 1ere)

Il déplore que l’outil de lobbying d’un rassemblement de la population derrière une cause, soit devenu un instrument politique « qui monte les gens les uns contre les autres. » Sur le problème posé par l’immigration clandestine, il met en évidence l’inutilité des reconduites, et s’il rêve éveillé d’une meilleure gouvernance aux Comores avec des « politiciens vertueux », qui pourrait fixer les populations sur place, il se dit certains que « ça viendra ».

Dézoomant la carte, le politique regrette qu’aucun modèle économique n’ait encore été trouvé par les outre-mer, « au lieu de bloquer les économies et les investissements par des mouvements sociaux ». Revenant à Mayotte, il appelle à mettre l’accent sur les exportations d’épices, « clous de girofle, curcuma, poivre, moins volumineux que les fruits, impliquant des coûts de fret moins élevés. De plus, leur prix sont stables ». Alors ? Prêt à créer un nouveau mouvement visionnaire autour de ce thème ? Pas pour l’instant.

Car il a une marotte de court terme : « Je veux interpeller les ministres de la famille et de l’intérieur pour faire interdire le mourengué*, qui banalisent la violence, et sont carrément malsains pendant le ramadan. S’ils veulent combattre, qu’ils fassent de la boxe ou des arts martiaux, encadrés par une fédération. »

Kamaldine Attoumani Soumaila, un homme qui veut poursuivre sa mission de lanceur d’alerte, sous toutes ses formes.

Anne Perzo-Lafond

* Combats réels entre deux individus. Deux municipalités, Mamoudzou et Ouangani, ont déjà franchi le pas de l’interdiction à Mayotte

11 Commentaires

  1. Lol tout ce que je retiens c’est qu’il faut interdire le mouringue car violent, que les gens fassent de la boxe car encadré.

    Lol notre mouregue fait parti de notre culture elle a des règles et des principes. Et les violences que l’on voit ne sont pas attribué à elle mais au climat insecure de Mayotte

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