Enfoncement de Mayotte : les données se sont perfectionnées depuis un an

En annonçant le nouvellement de leur partenariat, l’IGN, Institut National de l’Information Géographique et Forestière, et la société EXAGONE, mettent l’accent sur une meilleure surveillance des mouvements des territoire, en particulier liés aux évènements sismiques à Mayotte.

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Renouvellement du partenariat RGP entre l'IGN et EXAGONE

Pour améliorer la surveillance des mouvements de l’île, Mayotte bénéficie depuis l’année dernière de l’implantation de deux stations de la société EXAGONE, qui en a déployé 200 sur le territoire national, dont 9 à La réunion, et bientôt aux Antilles et en Guyane. En s’associant avec l’IGN, elle a pu intégrer le réseau GNSS permanent (RGP), de stations positionnées en continu par satellite, « qui enregistrent et émettent régulièrement leurs données d’observations », et qui les positionnent dans le système de référence nationale de coordonnées dont l’utilisation est obligatoire pour tous les producteurs de données géographiques (décret n°2019-165, en date du 5 mars 2019). « Il est également un instrument de surveillance des mouvements du territoire au service de la communauté scientifique », nous apprend l’IGN.

Depuis mai 2018 et la suite quasiment ininterrompue d’événements sismiques à Mayotte, ce sont les observations géodésiques « faites grâce aux 4 stations du RGP (une station CNES, deux stations TERIA et une station Lél@) implantées sur l’île qui ont permis de mettre en évidence un déplacement important de Mayotte depuis juillet 2018, au rythme d’environ 1,5 cm/mois vers l’est et de 1,2 cm/mois en vertical (correspondant à un enfoncement de l’île) », explique encore l’IGN.

Gros partenariat scientifique autour de Mayotte

Pose de station et de GPS à Grande Glorieuse (©TAAF)

Ces observations géodésiques ont conduit les géophysiciens à formuler dès novembre 2018 l’hypothèse d’une origine volcanique. Cette hypothèse a été confirmée depuis par la découverte d’un volcan sous-marin en mai dernier à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Mayotte, lors d’une expédition du navire océanographique Marion-Dufresne.

À la suite d’un appel à projet du CNRS, l’IGN et EXAGONE se sont associés, avec d’autres partenaires* pour contribuer, au moyen d’observations géodésiques par GNSS, à la compréhension du phénomène en cours à Mayotte. De nouvelles stations ont été implantées sur Mayotte et sur les territoires alentours (îles Glorieuses, Madagascar). Les données acquises sont mises à disposition de la communauté scientifique pour études et analyses dans un contexte de gestion de crise.

« L’IGN est ainsi entièrement dans son rôle de fédérateur de la communauté géodésique en mettant à disposition l’infrastructure du RGP. Le dispositif mis en place dans le cadre de cet appel à projet du CNRS pourrait à l’avenir être reproduit en cas de crise tellurique sur d’autres territoires. »

* Le Shom (service hydrographique et océanographique de la Marine), le CNES (centre national d’études spatiales), Précision Topo (société privée gestionnaire du réseau temps réel Lél@ implantée à La Réunion et à Mayotte), le LACy (le laboratoire de l’atmosphère et des cyclones – université de la Réunion/CNRS/Météo France), l’ENS (le Département des géosciences de l’école normale supérieure), l’IPGS (l’Institut de physique du globe de Strasbourg), l’IPGP/OVPF (l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, dépendant de l’Institut de physique du globe de Paris).

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