Contrôles de doukas non déclarés : « Ce n’est plus possible »

Ce mardi, la préfecture conviait la presse pour une communication surprise. Aucune précision avant l'heure du rendez-vous. Il s'agissait d'une opération de gendarmerie dans deux boutiques de Petite Terre, appartenant au même propriétaire, mais exerçant sans déclaration. La préfecture et la justice ont voulu faire un exemple.

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A Pamandzi ce magasin bien connu des riverains exerçait sans autorisation

« Vous avez les papiers du Kbis ? » Dans la sombre boutique perdue au bord d’un chemin boueux proche des Badamiers, la commerçante s’inquiète de ce débarquement de gendarmes dans son échoppe. « C’est à mon mari, il est en métropole ». Si le contrôle a lieu ici, c’est que la bâtisse de tôle et de béton, repérée par des patrouilles dans le cadre de la Zone de sécurité prioritaire (ZSP), a été construite illégalement, sans permis. Le magasin situé au rez-de-chaussée n’est pas davantage déclaré. Gendarmes et inspecteurs du travail font le tour du propriétaire. « Rien n’a l’air en règle ici » constate le préfet, présent pour cette action de communication.

Les gendarmes suivent la gérante pour passer au crible l’intérieur du magasin

A l’extérieur, des bonbonnes de gaz. Dedans, un frigo avec des boissons, des étagères pleines de biscuits, sodas et autres casseroles. Dans l’entrée, un grand congélateur dont le contenu fait froid… dans le dos. Un vieux mérou gît là depuis sans doute trop longtemps. Des filets de poisson sont conservés dans des sacs plastiques ouverts, et de la viande est posée sans conditionnement à même le fond rouillé de la machine. Dans une caisse, 180€ de recette en espèces témoignent de la fréquentation de cette boutique illégale. « On va prendre une décision administrative de fermeture du magasin » prévient une inspectrice de la Dieccte à la commerçante. Au moins cette dernière est-elle en situation régulière.

Hygiène et sécurité incendie inexistants

Divers articles devront être vérifiés à cause de soupçons de contrefaçon

Le convoi s’est ensuite rendu à Pamandzi, non loin de l’aéroport, dans une autre boutique « qui a pignon sur rue » selon un riverain. Là, dans un local exigu, les bouteilles de gaz sont posées à même le sol, au milieu des autres produits. Aucune issue de secours, mais un extincteur… périmé depuis 2012. Là aussi un congélateur, plein celui-ci, de poissons en vrac. Outre les problèmes d’hygiène, ces magasins non déclarés qui ne payent donc aucune charge posent « un problème de concurrence avec les magasins qui, eux, respectent les règles » indique le préfet  Dominique Sorain.

Dans un congélateur sale et rouillé, de la viande en vrac et un mérou qui n’a pas vu la mer depuis longtemps

Pour le procureur Camille Miansoni, qui sera amené à engager des poursuites au pénal contre les entrepreneurs illégaux, « c’est un basculement, on ne peut espérer un développement économique digne de ce nom en gardant ça. Ça a marché un temps, mais les gens doivent comprendre que ce n’est plus possible. C’est un moment à passer, c’est douloureux mais il faut en passer par là. Ce qui importe, c’est le message que l’immigration clandestine trouve aussi son imprégnation dans ces activités de proximité » conclut-il.

Y.D.

11 Commentaires

  1. Et si on s’attaquait à la source du problème, l’importation de produits ignobles en provenance de je ne sais où, achetés à très bas prix à Dubaï et dont la seule lecture des ingrédients feraient se retourner JP Coffe dans sa tombe…en tout cas moi ça me donne la nausée. C’est pourtant ce qu’on distribue tous les jours aux enfants pour leur collation…😤🤔😤

    • Louis-stanislas Plantade « à l’africaine » ?🤔 Mayotte est française depuis 1841 et DROM depuis 2011. On a l’Internet haut débit, l’eau potable au robinet, l’assainissement, des routes de plus en plus correctes, une université et l’électricité en continu. Il y a des gens qui se la pètent avec des bagnoles non adaptées à Mayotte et une société de consommation et de crédit.
      Il faudrait m’expliquer … 🤔🤔

  2. Et une vraie centrale d’achat sur Mayotte avec un contrôle des marchandises et l’obligation d’une inscription au registre des entreprises pour pouvoir s’y fournir…🤔
    Ah non, c’est pas possible, il y a le monopole des Jumbo/Sodifram qui verouille le système. 😤

  3. Non mais vous poussez trop loin la bêtise ! Des vendeurs à la sauvette et clandestins qui sont partout dans Mamoudzou, quand est-ce qu’on les a contrôlés ? Ah ! J’oubliais, ces Africains, on y touche pas , il faut juste pourrir la vie de petits mahorais qui essaient de s’en sortir… et comme ça, on tue définitivement la concurrence entre mahorais et clandestins !

  4. Les mahorais sont conditionnés dans tous les domaines. Pire encore dans notre alimentation. Si tu veux consommer locale, il faut être hyper riche. Pour nous les ailes de poulet avariées et la graisse animale appelée « viande » reste un luxe pour la grande majorité des mahorais. Je ne suis pas étonné de la prolifération des maladies de tout genre sur la population

  5. Et les ventes à la sauvette, ce ne sont pas des concurrents déloyal? En plus ne paient même pas des taxes. Et Air Austral et Total, leurs monopoles sont tout à fait normal. Hélas encore une fois un mahorais qui paie. Cette île 🌴 qui était la notre ne nous appartient plus. Les clandos qui débarquent chaque jours, etc… bref…

  6. Mtssssss, yanou madzi ya mtsévéni soifi, on en parle des vendeur de chiroungous, le groupe SODIFRAM avec leurs produits périmé, n’en parlons même pas de la chaîne de froid qui n’est jamais respecter par les grandes enseignes, les vendeurs à la sauvette…. Mtssssss, malambé tou

  7. Le préfet de Mayotte, comme à l’accoutumée, s’est fait une belle pub, en s’attaquant à des mahorais qui sont au bas de l’échelle : c’est ridicule et honteux. Et c’est quand le contrôle médiatisé des métropolitains détenteur de petits commerces ? Oh ouiiii ! Avec ces dernières, la préfecture fermera les yeux, et laissera faire. Cela ne fait aucun doute.

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