« Ici nous n’avons rien ! » : les pêcheurs du Four à chaux réclament des aménagements

Le square du Four à chaux était bloqué par les pêcheurs mercredi 24 juillet. En colère, ils veulent une meilleure reconnaissance de la part de la mairie.

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Youssouf Amdjadi, porte-parole des pêcheurs, s’exprime pendant la mobilisation.

Youssouf Amdjadi est debout au-dessus un bateau posé sur le sol de la place du Four à Chaux, en Petite-Terre. Symboliquement, il est vêtu d’un gilet de sauvetage. À sa gauche un homme porte un étendard composé d’un bâton au bout duquel flotte un drapeau français. Autour de lui, une quinzaine de pêcheurs écoutent attentivement. « Toute cette affaire est politique ! », argue le porte-parole des pêcheurs du Four à Chaux.

Des marins remontent une embarcation pour empêcher que les travaux puissent se tenir sur la place.

En ce matin du 24 juillet, lui et plus d’une vingtaine d’autres marins ont décidé de bloquer la place. Le lieu est en train d’être aménagé et sécurisé pour les passants. Ils exigent que les travaux de rénovation que la mairie a entrepris prennent mieux en compte leurs besoins. « Nous n’avons pas de ponton digne de ce nom, explique Youssouf Amdjadi. Dans toutes les autres communes, les pêcheurs ont le droit à une halle aux poissons où stocker les poissons et se fournir en glace. Ici nous n’avons rien ! »

Leur colère n’est pas étrangère aux embarcations abimées par la houle deux jours plus tôt. Ils considèrent que celles-ci auraient été épargnées si le quai avait été aménagé.

« Nous n’avons même pas d’endroit pour réparer nos bateaux, s’énerve Moussa Abdallah qui représente lui aussi les intérêts des pêcheurs. Alors on a été obligés de remonter nos vedettes sur la place pour les réparer. » Cette situation a mis le feu aux poudres, et les pêcheurs présents ont finalement décidé d’utiliser leur outil de travail pour bloquer la place. « Cet endroit devrait être dédié prioritairement aux pêcheurs et non aux loisirs ! », conclut Youssouf Amdjadi. En filigrane, on devine la peur des pêcheurs de se voir expulsés du lieu à moyen terme.

Une mairie désemparée

En déplacement, le maire de Dzaoudzi-Labattoir, Saïd Omar Oili, n’a pas pu venir à la rencontre des manifestants. Son conseiller, Nassor Ahmadi, était là pour le représenter. « Nous avons prévu de construire un quai de débarquement pour eux. Les pêcheurs savent que l’État n’a pas débloqué suffisamment d’argent pour faire également une halle aux poissons et que l’on ne peut rien faire de plus. » Il s’inquiète, car les ouvriers en charge des travaux de réhabilitation de la place ont dû s’en aller à cause des blocages. « Qui va payer pour ça ? Les entreprises ont des délais à tenir, cela coûte de l’argent. »

Moussa Abdallah, un casque sur la tête, débat sur la situation avec les pêcheurs et les passants.

Derrière lui, des marins continuent de remonter des barques. Le ton monte. Un homme présent sur la place prend les manifestants à parti. Il s’agit de Ismaël Houssen, le propriétaire du brochetti Monaco situé sur le square. « Cela fait treize que j’ai mon restaurant ici. Je me suis toujours bien entendu avec les pêcheurs. Mais certains disent que la mairie m’a favorisé parce que sur le panneau qui indique les travaux il est écrit “site du Monaco. ” » Certains bateaux, placés devant son restaurant, l’empêchent d’ouvrir.

Les pêcheurs ne savent pas encore quelle tournure va prendre la suite de la mobilisation. « Le maire doit venir nous voir dimanche. Selon ce qu’il nous dit nous aviserons. Pour le moment on va laisser les bateaux à terre, mais sur le côté de la place », conclut Moussa Abdallah.

Y-M

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